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La sécurité nucléaire en question à Séoul

26 mars 2012

Une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement sont réunis à Séoul, en Corée du Sud. Au cœur de cette rencontre, la sécurité nucléaire et un appel pressant en direction des autorités nord-coréennes.

Image : AP

Les responsables politiques réunis à Séoul veulent discuter notamment des risques liés au plutonium et à l'uranium hautement enrichis, au cas où ces substances tomberaient entre les mains de terroristes. Les réserves actuelles de plutonium hautement enrichi dans le monde suffiraient à mettre au point des dizaines de milliers de bombes atomiques. Or, dans de nombreux pays, ces produits dangereux sont entreposés sans protection particulière. Annette Schaper, spécialiste du nucléaire à la fondation pour la recherche sur la paix et la résolution des conflits, en Hesse :

« Le problème, c’est que chaque pays réagit différemment à ce genre de menace. La protection physique et la surveillance de ces substances sont du ressort des États et de leur police. Mais ce qu’il faut aussi, c’est que les stocks disponibles soient enregistrés avec précision pour découvrir immédiatement d’éventuels réseaux. »

Le président américain, Barack Obama, a très tôt pointé la nécessité d’encadrer les matériaux nucléaires disséminés dans le monde. C’est d’ailleurs lui qui avait convoqué la première conférence internationale sur le sujet en 2010, au cours de laquelle les États participants s’étaient engagés à renforcer les mesures de contrôle et de sécurité autour du nucléaire, pour empêcher que des réseaux terroristes puissent faire main basse dessus. L’objectif affiché par la Maison Blanche est, à terme, celui d’un monde « sans arme atomique ». Barack Obama :

« Je vous parle en tant que président de la seule nation qui ait jamais fait usage de la bombe atomique. Mais je dis cela surtout en tant que père de deux jeunes filles qui grandissent dans un monde où tout ce qu’elles connaissent et tout ce qu’elles aiment pourrait disparaître instantanément. »

Barack Obama à SéoulImage : AP
Les missiles de Pyongyang font peur, même à la ChineImage : AP

Et le chef de l’État américain s’est adressé directement à la Russie, pour la convaincre de réduire elle aussi son arsenal nucléaire, à l’Iran, en estimant qu’il restait peu de temps à la diplomatie pour mettre un terme à son programme nucléaire et à la Corée du nord, qui veut procéder en avril au lancement d’une fusée de longue portée. La Corée du Sud craint, elle, qu’il s’agisse en fait d’un essai de missile nucléaire déguisé, en infraction avec les résolutions de l'ONU. Le président chinois aussi a fait part de sa « grande inquiétude ».

Auteurs: Daniel Scheschkewitz et Sandrine Blanchard
Edition: Anne Le Touzé