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A quand la paix en Syrie?

Philippe Pognan25 janvier 2016

Des négociations de paix pour la Syrie devaient commencer ce lundi à Genève. Mais, en raison de désaccords liés à la délégation de l'opposition, les discussions ont été repoussées à une date indéterminée.

Syrien Islamistische Kämpfer der Al-Nusra Front
Combattants islamistes du Front al- Nosra près d'Idleb en SyrieImage : Getty Images/AFP/O.H. Kadour

„Rien ne sera plus important cette année pour la diplomatie internationale que de négocier une paix pour la Syrie! " estime la Frankfurter Rundschau. Mais ce sera très ardu puisque les parties prenantes n'arrivent déjà pas à s'accorder sur les interlocuteurs souhaités! Selon l'éditorialiste, l'Allemagne a là un rôle important à jouer, comme lors des négociations sur le programme nucléaire de l'Iran. Dans le cas de la Syrie, un rôle de médiateur est certes plus difficile encore, mais pas impossible, estime l'éditorialiste. La proposition du ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui veut que les groupes rebelles islamistes participent aux négociations pour la paix en Syrie est une voie réaliste. Car, conclut le quotidien de Francfort, s'ils étaient exclus des discussions, ces groupes seraient les premiers à torpiller tout accord de paix."

"Ce ne sont certes pas des partenaires sympathiques, Moscou a raison sur ce point", relève la Süddeutsche Zeitung. "Ni sur le plan idéologique, ni sur celui des droits humains ou du droit des peuples.Toutefois, si on tient compte de ces critères, alors le régime syrien lui-même, qui souligne sa légitimité et qui bombarde massivement son propre peuple, ne serait plus, depuis longtemps déjà, un partenaire acceptable ! Les islamistes contrôlent des dizaines de milliers de combattants; les exclure, signifierait un échec de tout armistice ", conclut aussi le quotidien de Munich.

Le quotidien Neue Osnabrücker Zeitung décrit la triste réalité en Syrie et résume : "Cinq années de guerre, 250.000 morts, onze millions de déplacés, et toujours pas de volonté réelle de faire la paix. Quelle honte!"

Plusieurs milices armées se combattent en partie mutuellementImage : Getty Images/AFP/O.H. Kadour
Réfugiés syriens à la frontière jordanienneImage : Getty Images/AFP/K. Mazraawi
Avec la Syrie, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry (à dr.) et russe Sergei Lavrov ont fort à faire pour parvenir à une solution négociée.Image : Getty Images/AFP/J. Martin

La cohésion de l'Union européenne mal assurée

La réintroduction de contrôles aux frontières dans plusieurs pays de l'espace Schengen, entravant la liberté de circulation entre ces pays de l'Union européenne, est un autre thème aussi commenté dans la presse ce lundi…

"L‘Europe se désintègre", craint la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Face à la crise migratoire les Européens sont capables de tout, sauf de s'entendre sur une politique commune. Pourtant, ce ne sont pas seulement les avantages de l'espace Schengen et la libre circulation qui sont en jeu. La crise migratoire est une épreuve existentielle pour la cohésion même de l'Union européenne et pour sa survie en tant qu'acteur important sur la scène politique internationale…" .

A nouveau des contrôles aux frontières de plusieurs pays de l'Espace SchengenImage : picture-alliance/dpa/M. Becker
Image : Fabrice Coffrini/AFP/Getty Images

Le quotidien Kölner Stadtanzeiger se demande si c'est la fin de l'histoire des frontières ouvertes dans une Europe pacifique et "presque unie". " Les frontières vont-elles être toutes reconstruites ? Ne pourrons-nous plus jamais voyager de Cracovie jusqu‘à Amsterdam sans un passeport dans la poche? Peut-être, répond lui même l'éditorialiste, si nous ne sommes pas honnêtes. Et, soyons honnêtes, poursuit-il : il faut reconnaître que cette Europe que nous connaissons et voulons, n'est pas possible sans une sécurisation de ses frontières extérieures. Tous ceux qui plaident chaleureusement pour un accueil des réfugiés doivent aussi en être conscient. Car si l'on rejette l'idée de frontières extérieures, alors on aura bientôt de nouvelles frontières intérieures !" conclut le journal de Cologne.

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