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Un champ de bataille complexe: la Syrie

Philippe Pognan29 août 2016

La Turquie a prévenu qu'elle continuerait de frapper les combattants kurdes dans le nord de la Syrie tant qu'ils n'auraient pas reculé à l'est de l'Euphrate. Washington juge ces affrontements "inacceptables".

Syrien Krieg - Türkei Offensive gegen IS - Bombenentschärfung in Dscharabulus
Image : picture-alliance/Anadolu Agency/E. Ozdemir

"A la suite d'une série d'attentats dévastateurs en Turquie même, Ankara, après voir longtemps fermé les yeux sur les activités de l'organisation terroriste, combat maintenant "l'Etat Islamique", relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais l'armée turque intensifie aussi ses attaques contre les milices kurdes syriennes pour empêcher que les Kurdes n‘établissent un territoire entièrement sous leur contrôle tout le long de la frontière turco-syrienne. C'est une guerre où les lignes de front sont multiples et dans laquelle d'innombrables acteurs sont impliqués avec autant d'intérêts différents! Mais pour le président Erdogan, c'est le front kurde qui, de manière obsessive, surmonte tous les autres ", estime le quotidien de Francfort.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vouloir lutter avec "la même détermination" contre les forces kurdes et le groupe "Etat islamique", lors d'un discours dimanche à Gaziantep, ville du sud-est de la Turquie endeuillée par un attentat qui a fait 55 morts pendant un mariage.Image : picture-alliance/dpa/S. Suna

"L'offensive turque en Syrie risque d'entraîner davantage encore les Etats-Unis dans le conflit, estime de son côté le quotidien régional Badische Neueste Nachrichten: "Il se pourrait même que des soldats des forces spéciales américaines, qui dans le nord de la Syrie instruisent et conseillent les Kurdes, deviennent des cibles involontaires des forces turques. Le gouvernement Obama espère que l'intervention de la Turquie restera limitée dans l'espace et dans le temps. Washington va maintenant faire pression sur les Kurdes syriens pour que ceux-ci évitent de se trouver sur le chemin des chars d'assaut turc et en même temps Washington va appeler les Turcs à modérer leur mode d'opération. Mais il n'est pas sûr du tout que les Kurdes ou les Turcs suivent les appels de Washington. Ce serait là un aveu de faiblesse pour la superpuissance USA," conclut le quotidien de Karlsruhe.

Sigmar Gabriel, vice-chancelier, ministre de l'Economie et chef de file du Parti social -démocrate (SPD), a déclaré samedi qu'Angela Merkel avait sous-estimé le défi posé par l'intégration des migrants et réfugiés arrivés en Allemagne.Image : Getty Images/AFP/T. Schwarz
En Syrie, des forces spéciales américaines conseillent et soutiennent les combattants kurdes syriens de l'YPG dans la province de RakkaImage : Getty Images/AFP/D. Souleiman

Autre thème: La désunion au sein de la coalition gouvernementale à Berlin

De récentes remarques critiques de la part du chef du SPD, Sigmar Gabriel à propos de la politique de la chancelière Angela Merkel face à la crise des réfugiés font aussi l'objet de commentaires, eux aussi critiques pour la plupart.

Sigmar Gabriel, vice-chancelier, ministre de l’Economie et chef de file du SPD, le Parti social-démocrate allemand, a déclaré que la chancelière Angela Merkel a sous-estimé le défi posé par l'intégration de plus d’un million de migrants et réfugiés arrivés en Allemagne au cours de l'année 2015.

Le quotidien de Munich, Münchner Merkur, considère "pour le moins étranges les critiques formulées par Sigmar Gabriel à l’égard de la chancelière. La CDU, le parti conservateur de la Chancelière aurait, selon le chef du SPD, „sous-estimé" l’ampleur de la crise migratoire. Mais Sigmar Gabriel est aussi vice-chancelier de la coalition gouvernementale actuelle à Berlin, rappelle le journal. Chef du parti, dont le ministre allemand des Affaires étrangères est issu. Et c’est aussi le même Gabriel qui a soutenu et approuvé la décision il y a un an de laisser voyager vers l’Allemagne des milliers de migrants bloqués en Hongrie et ceux qui les ont suivis depuis! Oui, souligne l’éditorialiste, bien des choses ont en effet été „sous-estimées“ et même estimées de manière tout à fait fausse, mais pas seulement de la part d’Angela Merkel !"


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