La Tanzanie expulse
13 août 2013Selon des chiffres donnés par les gardes-frontières rwandais, plus de 3.600 retours ont été enregistrés le week-end dernier et le flux continue.
« Mon voisin d’en face m’a menacé de mort si je restais »
C'est en ces termes que Roda Mungeriwasa, la quarantaine, a répondu au reporter du journal allemand "die tageszeitung" qui l’a interrogé sur les mobiles de son départ de la Tanzanie. Pourtant il est né en Tanzanie où ses parents ont trouvé refuge depuis 1966. Ils sont des milliers à l’image de Roda à traverser le fleuve Rusumo ces derniers jours pour rejoindre le Rwanda. Certains sur la route de retour ont apporté avec eux, selon des témoins, matelas, ustensiles de cuisine et effets personnels. D’autres ont tout simplement bradé leurs têtes de bétail ne pouvant pas les amener avec eux. Le délai de deux semaines donné par les autorités tanzaniennes pour quitter le territoire a expiré depuis. Pour l’instant, ces réfugiés ne comprennent pas les mobiles de leur renvoie du pays et se disent victimes de la mésentente entre les deux Etats.
Deux semaines pour quitter la Tanzanie
Les autorités tanzaniennes avaient prié toutes les personnes en situation irrégulière de quitter le pays avant le 29 juillet. Il s'agit en majorité de Tutsis rwandais. Certains vivent en Tanzanie depuis les premiers accrochages entre Tutsis et Hutus au Rwanda en 1959. Bon nombre d’entre eux n’ont pas pu, par ignorance, se faire naturaliser ou régulariser leur situation. Selon le gouvernement tanzanien, 32.000 personnes sont concernées par ces expulsions.
Ecoutez ci-dessous dans la version audio, Alfred Kuagiramungu, ancien président de la Ligue rwandaise des droits de l'Homme et Generali Unimungo, analyste politique et spécialiste des questions internationales en Tanzanie.