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La Tanzanie fête ses 50 ans

Philipp Sandner et Layla Reguiai25 avril 2014

Il y a 50 ans, le Tanganiyka et Zanzibar ont fusionné pour former la Tanzanie. Bien que Zanzibar ait conservé une certaine autonomie, la population de l'île nourrit des sentiments mitigés vis-à-vis du continent.

Image : Gabriel Bouys/AFP/Getty Images

L'unification du Tanganiyka et de Zanzibar n'a pas été facile. L'île de Zanzibar a longtemps été placée sous l'influence des sultans arabes, avant de passer, à la fin du XXè siècle, sous protectorat britannique. En 1963, des milices armées libèrent l'île du protectorat. Pour garantir l'indépendance de la nouvelle Zanzibar, le nouveau pouvoir cherche le soutien d'Etats communistes, tels que la Russie ou Cuba. Ces alliances font peur, notamment aux Etats-Unis, qui poussent à la création d'un nouvel Etat, pro-occidental. Quelques mois plus tard, le 26 avril 1964, Zanzibar scelle son union au Tanganiyka, pour former la Tanzanie. Julius Nyerere devient le président de l'État nouvellement créé, tandis qu'Abeid Karume, qui reste président de Zanzibar, devient le vice-président tanzanien. Pour Stefan Reith, chef du bureau de la Fondation allemande Konrad Adenauer en Tanzanie, cette réunification présentait aussi un intérêt économique. Stefan Reith, Directeur de la Fondation Konrad Adenauer en Tanzanie :

Jakaya Kikwete, Le président de la TanzanieImage : Reuters

"Il y avait un grand intérêt des deux côtés. L'île de Zanzibar était trop petite pour développer des structures étatiques. Et bien sûr, le président Nyerere du Tanganyika avait aussi tout intérêt à renforcer la collaboration parce que l'île est juste en face de la côte."

Fait rare dans la sous-région : en cinquante années d'existence, la Tanzanie n'a participé qu'à un seul conflit armé. Contre le dictateur ougandais Idi Amin Dada, après avoir été attaquée par ses troupes. Aujourd'hui, un problème se pose : celui de la Constitution qui date de 1977, lorsque le pays était encore un Etat à parti unique et socialiste. Depuis, seuls des changements minimes ont été apportés à la loi fondamentale. Un projet de texte est actuellement en examen à l'assemblée, qui prévoit de renforcer l'autonomie des deux régions : la continentale, et Zanzibar. Pour Pius Msekwa, ancien homme politique du « parti de la Révolution », parti existant depuis l'année de l'indépendance en 1962, la constitution actuelle n'est pas obsolète :

"La constitution actuelle nous a guidés pendant plus de trente ans. Elle nous a permis d'amener la paix, et de nous développer économiquement et socialement. Conserver cette constitution permettra de sauvegarder ces avancées."

Le parti de la Révolution a toujours la majorité dans les deux chambres du parlement tanzanien. Pas sûr, donc, que le président en place, Jakaya Kikwete, qui doit terminer son second mandat en 2015, parvienne à ses fins, et réussisse à la réformer avant de quitter le pouvoir.