La campagne électorale en RDC reste tendue
12 décembre 2018La vidéo est en ligne et circule sur les réseaux sociaux : elle montre l'équipe de campagne du candidat Martin Fayulu en train d'appeler au secours après des heurts avec la police dans la ville de Lubumbashi.
Des commentaires virulents en bas de la vidéo dénoncent ensuite, "un acte de répression commandité par le gouvernement de Kinshasa."
Le processus est biaisé
Deux semaines après le lancement de la campagne, les deux opposants Martin Fayulu et Félix Tschisekedi se déclarent gênés dans leurs mouvements lorsqu’il s'agit de faire campagne dans les différents fiefs d'Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat de la majorité présidentielle.
Selon François Kande, enseignant à l'université de Katanga, ces tracasseries montrent que le processus électoral est faussé par le pouvoir en place.
"Vous voyez l'incident qui est arrivé au candidat Fayulu pour son atterrissage à Kindu. Or, vous savez que pour que ces avions puissent venir, il y a eu des problèmes. C'était un long processus de démarches administratives qui a pris pratiquement une à deux semaines pour avoir ces avions. Mais quand est-ce que ces gens-là vont pouvoir atteindre le Congo profond pour s'exprimer? Donc, le processus en soi est biaisé."
L'opposition aussi en tire profit
Mais pour Bob Kabamba, enseignant à l'université de Liège, l'opposition a aussi sa part de responsabilité dans l'escalade de la tension.
"Cela donne à l'opposition beaucoup plus de visibilité et d'impact. Il serait faux de dire que dans cette violence, ce n'est que la majorité qui en tire profit. L'opposition aussi en tire profit du fait que l'on parle de ces événements qui sont dénoncés, ce qui attire l'attention sur l'opposition."
André Alain Atundu, porte-parole de la majorité présidentielle, a ainsi annoncé hier (11 décembre), sur les ondes de la DW, que le pouvoir de Kinshasa n'a aucun intérêt à entraver les candidats de l'opposition, ou à commanditer des violences contre elle.