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La tournée d'Angela Merkel au Proche-Orient

Christophe LASCOMBES2 avril 2007

Dans le cadre de sa tournée au Proche-Orient, Angela Merkel voit dans l’engagement plus marqué des pays arabes modérés un nouvel espoir pour la paix dans la région. Les choses bougent, a-t-elle dit à ses différents interlocuteurs israéliens et palestiniens. Les commentateurs de la presse allemande de ce matin considèrent pourtant que le rôle de la chancelière dans ce dossier est mineur.

Devenue docteur honoris causa de l'Université de Jérusalem, la chancelière allemande réitère son engagement en faveur de la paix au Proche-Orient.
Devenue docteur honoris causa de l'Université de Jérusalem, la chancelière allemande réitère son engagement en faveur de la paix au Proche-Orient.Image : AP

La Kölnische Rundschau par exemple, estime que l’objectif d’Angela Merkel était en réalité de redonner vie au rôle d’intermédiaire du quartette sur le Proche-Orient. Faire preuve de modestie, de réalisme, reconnaître le potentiel de troubles qui risque de faire capoter rapidement toute nouvelle initiative, tout cela est très bien. Mais on est loin de la fameuse « percée » prisée par la chancelière ce week-end.

Cette tournée au Proche-Orient a deux objectifs, reprend la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Angela Merkel veut d’abord se faire elle-même une idée de la situation et ensuite, donner une nouvelle impulsion au processus de paix. A ce sujet, ce voyage risque pourtant d’être un échec. Au moment même où le monde arabe présente son nouveau plan de paix aux Israéliens, la chancelière a trop longtemps hésité à prendre contact avec les Palestiniens. Elle n’aurait rien perdu à accomplir un pas inhabituel et courageux en direction des Palestiniens, de tester leurs capacités d’ouverture et d’endosser le rang de pionnier au sein de l’Union européenne. Par exemple en prenant contact non pas seulement avec Mahmoud Abbas, mais aussi avec ceux pour lesquels il existait auparavant de bonnes raisons de les boycotter. Ceci aurait vraiment été une nouvelle impulsion.

Le Handelsblatt exprime aussi des réserves. En dépit de tout l’optimisme manifesté, les questions essentielles restent toujours sans réponse : quelle position les Palestiniens adoptent-ils vis-à-vis de la violence ? Quel doit être le tracé de la frontière entre les deux futurs états ? Que faire des réfugiés palestiniens ? La paix a-t-elle une chance entre Damas et Jérusalem ?

La Stuttgarter Zeitung souligne que Palestiniens et Israéliens vont être obligés d’accepter des compromis douloureux. Mais le principe « la terre contre la paix » est raisonnable. Si les Palestiniens reconnaissent l’état hébreu, les Israéliens doivent alors se retirer des hauteurs du Golan et des colonies de Cisjordanie. Israéliens et Palestiniens doivent maintenant montrer au monde qu’ils veulent vraiment la paix, conclut le quotidien.