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La traque de Joseph Kony se poursuit

Philippe Pognan27 juin 2014

Au menu cette semaine : la chasse dont fait l'objet le tristement célèbre chef de milice ougandais Joseph Kony, la prolongation du mandat de la Bundeswehr au Mali et le sort du macabre « Docteur la mort ».

Une application pour smartphone permet même de suivre en ligne la "chasse au Kony", comme un jeu vidéo, mais en vrai.
Une application pour smartphone permet même de suivre en ligne la "chasse au Kony", comme un jeu vidéo, mais en vrai.Image : STUART PRICE/AFP/Getty Images

Depuis des années déjà, des commandos spéciaux américains et africains pourchassent Joseph Kony. Ils savent que le chef rebelle ougandais est au Soudan, relève die tageszeitung de Berlin. Mais comme ils ne peuvent pas pénétrer au Soudan, ils chassent ailleurs : dans une zone étendue de forêt dense et quasiment inhabitée où ils avancent par petits groupes, en zigza,g entre l'Ouganda, la République Démocratique du Congo, le Soudan du Sud et la République centrafricaine. Un va-et- vient qui se répète. Six ans après que Joseph Kony a abandonné son quartier général dans le parc national du Garamba au Congo, la traque du chef de l'Armée de Résistance du Seigneur LRA reste un jeu surdimensionné du chat et de la souris.

Actuellement, 200 soldats américains sont stationnés dans la région, munis d'équipements sophistiqués et d'avions spéciaux avec pour seule mission de trouver Kony. De son côté, l'Union africaine a fondé une troupe régionale avec pour mandat de rechercher Kony par delà les frontières. Une troupe forte de 5.000 soldats issus des armées de l‘Ouganda, du Soudan du Sud, de la République centrafricaine et la RDC. Mais les armées centrafricaines et sud-soudanaise se sont embourbées dans leurs propres guerres civiles, et l‘Ouganda et la RDC ont plusieurs fois retiré leurs hommes pour des missions plus pressantes. Ce qui est absurde, c'est que l'on sait où se trouve Kony, poursuit la taz. Le commandant américain Kevin Lehay a déclaré en février dernier savoir où il se trouve. L'ONU a publié des preuves et des images satellites: la localité de Kafia Kingi, au Soudan, serait la planque de l'ex-chef rebelle.

Soldats ougandais à la recherche du chef de la LRAImage : picture alliance/Yannick Tylle

Le Soudan ne participe pas à la troupe régionale de l'UA. Et comme pour Joseph Kony, il existe aussi un mandat d'arrêt international de la Cour Pénale Internationale contre le président Omar Al-Béchir. C'est pourquoi les USA ne coopèrent pas avec le Soudan. De son côté, l'Union africaine est derrière Béchir et exige la levée du mandat d‘arrêt de la CPI. Les uns ne peuvent pas se saisir de Joseph Kony, les autres ne le veulent pas, estime ainsi la taz. Et de conclure : les relations entre Kony et Béchir sont presque aussi anciennes que la LRA elle-même. Le Soudan est une planque parfaite pour le cinquantenaire ougandais pour y passer une retraite tranquille.

La Bundeswehr prolongée au Mali

Un Airbus de la Bundeswehr à BamakoImage : Sebastian Wilke/Bundeswehr

die tageszeitung revient aussi sur la décision du Bundestag - la chambre basse du parlement allemand - de prolonger le mandat de l'armée allemande, au Mali, dans le cadre de la mission de l'ONU, la MINUSMA. Sur les quelque 230 soldats que fournit l'Allemagne en tout aux Nations unies, 172 sont actuellement engagés au Mali, principalement en tant qu'instructeurs de l'armée malienne. Lors de sa première visite officielle aux Etats-Unis il y a une semaine, la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a déclaré que « l'Allemagne est consciente de sa responsabilité internationale et veut renforcer l'engagement de la Bundeswehr en utilisant tous les moyens disponibles ». Mais, écrit la taz, celui qui croit que la ministre veut envoyer des soldats allemands à l'étranger se trompe complètement. Elle veut avant tout soutenir les Nations unies par des « capacités technologiques » et des petites équipes de commandement militaire. En chiffres : 10 à 15 militaires supplémentaires pour l'ensemble des six missions onusiennes auxquelles participe l'Allemagne !

Face à de tels chiffres, souligne la taz, l'Allemagne a un problème de crédibilité. Au cours des dernières décennies, les Allemands ne se sont pas lassés de souligner à quel point les Nations unies sont importantes pour garantir la sécurité internationale, mais, constate l'éditorialiste, ils ne fournissent qu'une très faible contribution sur le plan du personnel militaire. Ainsi par exemple, seuls 80 soldats allemands participent à la mission onusienne en République centrafricaine.

Une condamnation attendue avec impatience

Le procès de Wouter Basson est attendu avec impatience mais viendra-t-il un jour ?Image : Imago

L'Afrique du Sud attend la condamnation du « Docteur la mort » titre le journalNeues Deutschland. De 1981 à 1992, Wouter Basson, c'est le nom de ce Sud-Africain, avait dirigé le projet Coast, un programme d'armes chimiques et biologiques pour le régime d'apartheid. Alors qu'il faisait partie du corps médical de l'armée sud-africaine, Wouter Basson a développé des bombes porteuses du virus du choléra, du chocolat à base de mort aux rats et une injection rendant les femmes infertiles. Bien qu'il ait trahi son serment de médecin de ne porter atteinte à personne, il est aujourd'hui encore libre de ses mouvements. En décembre dernier, l'Ordre des Médecins de l'Afrique du Sud avait confirmé que Basson avait foulé les règles de l'éthique médicale en distribuant à des soldats des capsules de cyanure et du whisky empoisonné pour leurs ennemis. Mais jusqu'à ce jour, l'association de médecins se garde d'exprimer une condamnation claire et nette.

Nombreux sont les Sud-Africains qui sont choqués par le fait que Basson exerce son métier de cardiologue dans son cabinet du Cap. Un groupe de défenseurs des droits de l‘Homme, de médecins et de juristes exigent que le « Docteur la mort » soit à tout jamais radié de l'Ordre des médecins et qu'il réponde de ses crimes devant la justice. La condamnation du médecin de la mort est toujours attendue avec impatience par l'Afrique du Sud. Mais les espoirs pourraient être déçus, remarque Neues Deutschland. Car, même les médecins qui avaient été jugés coupables de la mort du militant anti-apartheid Steve Biko, en 1985, n'ont pas été radiés de l'ordre des médecins.