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La Turquie dans la spirale de la violence

Philippe Pognan22 août 2016

Après l'attentat attribué à l'organisation djihadiste "Etat Islamique", samedi à Gaziantep, dans le sud-est du pays, Ankara est déterminé à éradiquer l'Etat islamique dans les zones frontalières de la Syrie.

Türkei Explosion bei Hochzeit in Gaziantep - Trauerfeier
Image : Getty Images/AFP/I. Akengin

A Gaziantep dans le sud-est du pays, un adolescent de 12 ans s'est fait sauter lors d'une grande fête de mariage kurde. 54 morts, 66 blessés tel est le bilan du dernier en date, d'une série d'attentats qui frappent la Turquie depuis un an. "Cette attaque sanglante, très probablement commanditée par l'organisation „Etat islamique“, montre à quel point la Turquie est déjà profondément impliquée dans la guerre civile en Syrie, relève die taz, la taz de Berlin. Le massacre de Gaziantep était une vengeance de l'EI après sa défaite face à des milices kurdes dans la ville de Manbidch en Syrie. Quelques heures seulement avant l'attentat, le Premier ministre turc Binali Yildirim avait annoncé qu'au cours des prochains mois, la Turquie s'impliquerait de manière plus active dans le conflit syrien… "

Des ambulances arrivent sur le lieu de l'explosion à Gaziantep le 20 août. Dernier bilan ce lundi: 54 morts et 66 blessés, tous KurdesImage : Getty Images/AFP


Le quotidien Kölner Stadtanzeiger analyse les réactions du président turc après ce massacre de Gaziantep: "Impuissant, Recep Tayyip Erdogan utilise des formules incantatoires : la nation fera preuve d'unité, de solidarité et de fraternité. Mais c'est justement tout cela qui manque à la Turquie. Sous son régime, le climat social et politique s'est polarisé de manière insupportable. Un chef d'Etat doit unir son peuple. Erdogan, lui, le divise. Les fossés entre les lignes ethniques et religieuses deviennent de plus plus infranchissables ", avertit le quotidien de Cologne...

Le président Recep Tayyip Erdogan appelle à la solidarité et l'unité de tous les TurcsImage : Getty Images/AFP/A. Nemenov

"L‘attentat révèle la vulnérabilité de la Turquie", relève le quotidien Rheinische Post de Düsseldorf. "Le pays risque de se déstabiliser. Les Kurdes, alliés de l'occident combattent avec succès la milice de l'“Etat Islamique“, qui, de son côté , combat les Kurdes, comme la Turquie le fait. Les deux agissent comme des alliés, mais ce faisant, la Turquie risque d'être de plus en plus entraînée dans le tourbillon du brutal processus de désintégration syrien…"


Clôture des JO de Rio

Après 16 jours de compétition et 306 épreuves, les JO de Rio 2016 ont pris fin dimanche soir. C'était les premiers Jeux Olympiques d'Amérique du Sud et c'est l'heure du bilan…

Un bilan plutôt critique pour la plupart des journaux. C'est le cas du quotidien Frankfurter Rundschau : "De même que le Brésil a un besoin urgent de réformes face à la plus grave crise économique que connaît le pays depuis des décennies, le CIO, le Comité International Olympique doit lui aussi être complètement rénové, estime l'éditorialiste. Thomas Bach, son nouveau président qui s'est présenté comme un réformateur, se révèle de plus en plus être un réactionnaire. Si l'Allemand à la tête du mouvement olympique, ne veut pas ou ne peut pas transformer son organisation élitaire en une association sportive démocratiquement légitimée, alors le CIO devrait au moins faire preuve de rigueur dans la lutte contre le dopage ", s'indigne le quotidien de Francfort...

Le président du CIO, l'Allemand Thomas Bach lors de son discours de clôture des JO de RioImage : Getty Images/AFP/O. Andersen

Certains journaux dressent, eux, un bilan plus positif. C'est le cas du quotidien régional Rheinpfalz : "Rio a maîtrisé sa tâche, mieux que ce à quoi on pouvait s'attendre. Des organisateurs ont enfin limité le gigantisme et émis des signaux positifs : les Jeux se sont déroulés sans que les coûts n'explosent, sans superlatifs. Ils ont coûté beaucoup moins que ceux de Sydney, Pékin ou Londres, et malgré cela tout a bien fonctionné dans l'ensemble... Celui qui critique l'organisation de ces JO de Rio avec les yeux d'un Européen privilégié et gâté, n'a pas compris à quel point il était important pour le cœur et l'âme des Sud-Américains de pouvoir recevoir chez eux presque tous les peuples de la planète," conclut l'éditorialiste.

Cérémonie de clôture des Jeux Olympiques 2016 dans le stade Maracana à Rio de JaneiroImage : Reuters/F. Bensch