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PolitiqueAllemagne

La poussée de l'AfD souligne l'impopularité du gouvernement

2 septembre 2024

Lors de scrutins régionaux en Thuringe et en Saxe, le SPD, les Verts et le FDP ont été sévèrement défaits par l'extrême-droite et les conservateurs.

Björn Höcke célèbre la victoire de l'AfD
L'AfD revendique de diriger la Thuringe, où la formation obtient 32,8% des voix, menée par Björn Höcke, l'une des figures les plus radicales de la formation.Image : Daniel Vogl/dpa/picture alliance

Certes, les scrutins ne se sont que déroulés dans deux des 16 Etats fédérés allemands, les Länder. Il s'agit du vote de cinq millions d’électeurs sur plus de 61 millions dans toute l'Allemagne.

Il reste que la portée des résultats de ces élections en Thuringe et en Saxe va largement au-delà des frontières régionales. 
Pour la première fois lors d'une élection régionale, l'AfD a raflé plus d'un tiers des voix, et un parti populiste nouvellement fondé, l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), a obtenu des résultats à deux chiffres.

D'autre part, jamais auparavant les partis qui composent le gouvernement fédéral à Berlin n'avaient obtenu d'aussi mauvais résultats lors de scrutins régionaux.

Côte de popularité au plus bas

En Saxe et en Thuringe, l'AfD a recueilli plus du double des voix des sociaux-démocrates du SPD, des Verts et des libéraux du FDP réunis.

Et ce n’est que de justesse que le SPD, le parti du chancelier Olaf Scholz, qui n’a jamais obtenu un score aussi faible lors d’une élection régionale, a réussi à se maintenir dans le Parlement de Thuringe.

Il se trouve que quatre Allemands sur cinq sont insatisfaits du gouvernement fédéral. Cette insatisfaction ne date pas d’hier et les dernières annonces de fermeté face aux demandeurs d’asile après l’attentat de Solingen n’a pas inversé la tendance.

Pour un ancien ministre conservateur de la CDU, Jens Spahn, dans l’opposition, c’est un vote sanction et "Olaf Scholz est le visage de l'échec, y compris en Thuringe et en Saxe".

Le succès de deux partis des extrêmes hostiles aux livraisons d'armes à l'Ukraine lors des élections régionales à l'est de l'Allemagne complique l'équation pour Olaf ScholzImage : Christoph Reichwein/dpa/picture alliance

Résultats "amers"

La coalition gouvernementale est perçue comme divisée et incapable d'agir. Il faut "faire son auto-critique", admet le chef du parti des Verts, Omid Nouripour.

Le chancelier Olaf Scholz a qualifié les résultats d'"amers". Selon lui, l’Allemagne "ne peut pas et ne doit pas s'habituer à l’AfD, qui nuit au pays, ruine sa réputation, affaiblit l'économie, divise la société".

En attendant, la leader de l’AfD Alice Weidel, réclame la démission du gouvernement fédéral et des élections générales anticipées, au plus tard après le prochain scrutin régional dans trois semaines, dans le Land de Brandebourg. L’AfD y est également donnée victorieuse dans les sondages, mais suivie de près par le SPD. 

2025 en ligne de mire 

Si Olaf Scholz peut encore compter sur le soutien du parti, selon le co-président du SPD, Lars Klingbeil, qui a rejeté toute discussion sur la personne du chancelier pour briguer un second mandat en 2025, le résultat dans le Brandebourg pourrait amplifier la grogne au sein du parti.

Le bien plus populaire ministre de la Défense, Boris Pistorius, est en embuscade pour prétendre au poste de chef du gouvernement. 
Enfin, ces séismes politiques longtemps annoncés contribuent aussi à fragiliser une coalition depuis le début brinquebalante, avec toujours des voix discordantes, que ce soit sur le budget ou sur les politiques migratoires. 

Si les élections générales se déroulaient aujourd’hui, la coalition n’obtiendrait plus la majorité au Parlement. Elles seraient, selon les sondages, remportées par l’AfD et les conservateurs de la CDU et CSU.