La zone euro au bord du gouffre
3 août 2011L'Italie et l'Espagne sont désormais dans le collimateur des marchés. Et la nervosité se fait sentir. Le premier ministre espagnol José Luis Zapatero a convoqué d'urgence une réunion gouvernementale pour analyser les mouvements des marchés financiers. La commission européenne s'efforce, elle, de dédramatiser mais suit de près les évènements. La porte-parole Karolina Kattova a confirmé que Jose Luis rodriguez Zapatero et le président de la commission européenne ont eu un entretien téléhonique mardi après midi. Le Premier ministre espagnol a évoqué les mesures prises par son pays pour lutter contre la crise.
Berlusconi joue la confiance
De son côté le ministre italien des finances Giulio Tremonti s'est rendu d'urgence au Luxembourg pour discuter de la crise avec le président de l'eurogroupe Jean-Claude Juncker. Et là encore après deux heures de discussion, la volonté affichée est de rester "calme": Jean-Claude Juncker partira bien en vacances, a-t-on fait savoir. Reste que cette réunion décidée dans l'urgence, avait bel et bien des allures de rencontre de crise. L'Italie tout comme l'Espagne doit en effet payer désormais très cher ses financements sur les marchés, car elle a une dette de 120% de son PIB. Or il faut savoir que l'Italie pèse à elle seule plus que les trois pays sauvés à ce jour: la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Si elle avait besoin de soutien, rien n'est prêt pour cela: la commission européenne exclut toute discussion sur un plan de sauvetage pour ces deux pays. Il serait d'ailleurs trop cher. Et les outils prévus par le sommet du 21 juillet ne sont pas encore en place. Reste que si l'Italie cédait, ce serait toute la zone euro qui serait menacée.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi l'a compris. Devant les députés italiens il a déclaré que les fondamentaux du pays sont sains. Il propose une réforme fiscale et un plan de croissance. Reste à savoir si les marchés seront convaincus.
Auteur: Elisabeth Cadot
Edition: Marie-Ange Pioerron