Le lac Tanganyika menacé par les déchets plastiques

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Le lac Tanganyika, deuxième lac le plus profond du monde après le Baïkal, est aujourd’hui au cœur d’une crise environnementale silencieuse mais alarmante.
Chaque année, les débordements et inondations deviennent plus fréquents, alimentés par une combinaison de facteurs : crues des rivières, glissements de terrain, surpêche, et surtout, pollution plastique.
Une jeunesse mobilisée pour sauver le lac
Face à cette urgence, l’Initiative des Jeunes pour le Climat et le Développement (IJCD) s’engage activement à Bujumbura. Sa mission : collecter les déchets plastiques sur les rives du lac et les recycler pour limiter leur impact sur l’écosystème.
"Selon une étude récente des Nations unies, dans cinquante ans, il y aura plus de déchets plastiques dans les lacs que de poissons", affirme Abischag Jitimay, présidente de l'IJCD.
L’organisation mobilise des enfants et des jeunes. Ces "futurs champions du climat" ramassent des tonnes de plastique, pour éviter que ces déchets, une fois fragmentés en microplastiques, empoisonnent les poissons… et les humains qui les consomment.
Les déchets collectés sont transformés en pavés carrelés, utilisés pour aménager les cours. Une initiative qui crée des emplois verts pour les jeunes tout en réduisant la pollution.
Une menace pour la biodiversité et la santé
Pour Céleus Ngowenubusa, expert en environnement et ancien cadre de l’Autorité du lac Tanganyika, la situation est critique : "Si les plastiques privent l’eau d’oxygène, comment les poissons peuvent-ils pondre ? La pollution affecte la sécurité alimentaire, la santé humaine, et l’agriculture", prévient l'expert.
Les conséquences sont multiples : baisse des rendements agricoles due à la salinité, contamination des poissons par des substances toxiques comme les furanes et les dioxines, et risques accrus de cancer.
Le lac Tanganyika, partagé entre le Burundi, la RDC, la Zambie et la Tanzanie, contient environ 2,5 particules de microplastiques par mètre cube. Une concentration moyenne, mais qui cache une réalité inquiétante : la biodiversité unique du bassin est gravement menacée par la pollution, la croissance démographique et le changement climatique.