L'AfD et l'électorat jeune en Allemagne
29 octobre 2019Dimanche (27.10), la CDU n'est arrivée qu'en troisième position dans ce Land qui fut pendant longtemps son fief, devancée par l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne qui a recueilli 23,4%, et la gauche radicale de Die Linke avec 31%.
Comment comprendre que l’AfD ait doublé son score du précédent scrutin de 2014 ? Pour analyser l’essor de ce parti anti-migrant, la Süddeutsche Zeitung propose de ne plus le considérer comme un parti soutenu par de vieux hommes blancs. C’est aussi un parti porté par les jeunes, à en croire le quotidien de Munich.
"La vérité est que les jeunes sont plus réceptifs au racisme, à la misogynie et à l’homophobie", écrit le quotidien de Munich.
Abondant dans le même sens, les Nürnberger Nachrichten invitent à revoir le cliché du "vieil homme blanc en colère", de même que celui du jeune cosmopolite qui est immunisé contre l’idéologie raciste.
"Cette idéologie, croit savoir le quotidien, ne peut être contrée que par une éducation continue et laborieuse de la démocratie." Une éducation qui doit se faire dans les écoles et à travers des initiatives citoyennes, estiment les Nürnberger Nachrichten.
La question de la formation d’une coalition gouvernementale est aussi sur la table. Hier, le candidat de la CDU s’est ainsi dit prêt à discuter avec l’extrême gauche.
Même si ces pourparlers ne débouchent pas sur un résultat substantiel, la CDU devrait quand même les entamer, souhaite la Thüringer Allgemeine. Sinon, prévient le journal de Thuringe, les alternatives restent soit un refus total de la démocratie, soit l’alternative prônée par l’AfD.
Mais si jamais, aucune alliance ne parvient à se former, ce ne serait pas si grave à en croire la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
S’il est vrai qu’un gouvernement minoritaire peut être épuisant, en revanche il aurait l'avantage de mener des débats au-delà d'une logique de coalition, estime le quotidien de Francfort.
Argentine : la défaite du libéralisme
Les jounaux allemands ont aussi commenté l'actualité en Argentine, après la victoire d’Alberto Fernandez à l'élection présidentielle face au libéral Mauricio Macri.
La Tageszeitung explique la défaite de ce dernier par l’aspiration des électeurs à plus d’Etat et d’assistance, après cinq années de politique d’austérité néolibérale.
Selon le quotidien de la capitale, Macri a échoué parce que les Argentins ont compris que la richesse privée n’est pas une garantie contre la corruption.
La Frankfurter Rundschau reconnaît également que l’ouverture du marché, ainsi que la suppression des subventions prônées par le président sortant, a eu des conséquences brutales sur la population. "
Quant aux péronistes qui reviennent au pouvoir, ils ont les yeux rivés sur le protectionnisme“, conclut la Frankfurter Rundschau.