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L'AfricaMuseum renaît sous une nouvelle forme

8 décembre 2018

Le musée royal d’Afrique centrale (Africa Museum) à Tervuren, en Belgique, rouvre ses portes ce samedi 8 décembre. Après cinq ans de rénovation, il ambitionne de présenter un regard critique sur le passé colonial. 

Belgien Königliches Museum für Zentral-Afrika
Image : DW/W. Bashi

"Pour la première fois, j’avais l’impression qu’on était dans un musée qui vit"

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"Je suis très fier et honoré de vous accueillir ici aujourd’hui, exactement 120 ans après la création du musée du Congo, dans notre nouveau musée, avec une nouvelle trame sur notre passé colonial et sur l’Afrique contemporaine."

Guido Gryseels, le directeur du musée de l’Afrique centrale, adresse son mot de bienvenue aux journalistes présents. Pendant un quart d’heure, il déroule les ambitions du nouveau musée. 
Cette présentation sur la décolonisation des arts soulève certains espoirs auprès des scientifiques et des artistes venus de RDC.

Image : DW/T. Schultz


"Apparemment, le musée vient de faire un  pas qui peut être considéré comme une ouverture. Accordons leur le temps, comme ça, on va voir s’ils restent sur la colonisation ou s’ils vont ouvrir des portes", explique Geraldine Tobe, une jeune plasticienne. 

Ouvrir ses portes c’est ce autour de quoi s’articule le discours bien huilé des membres du musée. Bambi Ceupens est commissaire en chef de l’exposition permanente dans le département des sciences humaines. "Ce qui m’a vraiment frappée et que j’ai trouvé émouvant c’est quand j’ai vu des écrans avec des Africains qui parlent ! Pour la première fois, j’avais l’impression qu’on était dans un musée qui vit. Pour ce musée, c’est une révolution et je pense que cela fonctionne très bien", se réjouit-elle. 

Le retour des oeuvres d'art africaines au coeur du débat 

Par ailleurs, la question sur la restitution des œuvres d’art africaines s'est invitée au cours de la conférence de presse. Bien qu'elle ait été éludée par le personnel du musée, elle n'a pas manqué de faire réagir dans la salle. 

Le professeur Dibwe est historien à l'université de Lubumbashi et pour lui, il n'y a rien de nouveau dans ce discours concernant la restitution des œuvres.

"En fait la restitution a commencé il y a longtemps. Ce discours a commencé avec nos ancêtres.  Il y a un problème de patrimoine. Evidemment c'est notre patrimoine. Evidemment, il faut faire la part des choses, il y a des œuvres qui ont été données comme des dons par les chefs coutumiers. Mais il y a aussi des dons qui on été pillés. Maintenant, le travail c'est de savoir la provenance de ces différentes œuvres. Nous n'avons pas d'infrastructures c'est vrai, mais est ce que nous n'avons pas de place? Il n'y a pas que le musée de Kinshasa, il y a aussi le musée national de Lubumbashi qui a des salles et de la place", rappelle le professeur. 

Le débat sur la restitution des œuvres d'art avait déjà été amorcé dans les années 70 par Mobutu. 144, c'est le nombre d'objets que la Belgique avait rendu au Zaïre à l'époque. Ces objets furent entreposés au musée national du Congo. Certaines de ces œuvres auraient été volées à la chute du régime de Mobutu.