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L'Afrique, théâtre de graves atteintes aux droits de l'homme

Julien Mechaussie23 mai 2006

Amnesty International a publié ce matin son rapport pour l’année 2005. Et le ciel sombre des droits de l’homme n’est toujours pas en voie de s’éclaircir. Si la Chine, la Russie ou encore la Birmanie font bien mauvaise figure dans le triste palmarès d’Amnesty International, l’Afrique reste, elle aussi, le théâtre de graves atteintes aux droits de l’homme. Le rapport d’Amnesty International souligne cependant une diminution des conflits armés sur le continent africain et la fin d’une certaine impunité pour les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Irene Khan, secrétaire générale d'Amnesty International, présente le rapport 2005 de l'organisation de défense des droits de l'homme
Irene Khan, secrétaire générale d'Amnesty International, présente le rapport 2005 de l'organisation de défense des droits de l'hommeImage : AP

Darfour, Somalie, Tchad, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo ou encore nord de l’Ouganda. L’Afrique est toujours un terreau fertile pour les atteintes aux droits de l’homme, meurtres, viols et autres formes de sévices sexuels selon le rapport 2005 d’Amnesty International.

Et si l’organisation de défense des droits de l’homme dénonce la transgression du droit international dans nombre de pays africains, le rapport met aussi en lumière les progrès réalisés sur le continent. Kola Wole Olaniyan est directeur du programme africain d’Amnesty International :

« Il y a eu des changements sensibles en Afrique en ce qui concerne le combat contre l’impunité. L’arrestation de l’ancien président du Nigéria, Charles Taylor, est un signe fort vers la fin de l’impunité de ceux qui portent atteinte aux droits de l’homme »

Le rapport met par ailleurs en avant la relative baisse des conflits armés en Afrique. Le cas du Sénégal est mis en exergue avec l’accord de paix signé en Casamance qui a mis fin à plus de 20 ans de violence. Amnesty International loue également les efforts d’organismes régionaux comme le Parlement Panafricain et le Conseil de sécurité de l’Union Africaine. Mais l’organisation n’oublie pas pour autant de critiquer leur manque de fermeté. Kola Wole Olaniyan :

« Il existe une certaine indifférence, un manque de volonté politique de la part des leaders africains pour trouver des solutions concrètes aux violations des droits de l’homme sur le continent. Si on prend les cas du Darfour, ou du Zimbabwé, des pays où se déroulent de vraies crises humanitaires, les responsables africains se comportent en véritables aveugles. »

Et si selon le rapport d’Amnesty International, les tribunaux internationaux ont poursuivi plus efficacement en 2005 les criminels de guerre, avec notamment l’arrestation de 5 chefs rebelles ougandais de l’armée de résistance du Seigneur ou encore les enquêtes en cours de la Cour pénale internationale en République démocratique du Congo et au Darfour, ces progrès restent suspendus à la volonté des Etats africains.

Une volonté qui est souvent défaillante.