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ConflitsMoyen-Orient

L'UNRWA a besoin de renforts

16 octobre 2024

Alors que les attaques israéliennes s'intensifient au Liban et que la situation dans la bande de Gaza est toujours aussi dramatique, le chef de l'Agence onusienne demande à être soutenu.

Philippe Lazzarini - chef de l'UNRWA
Philippe Lazzarini et son organisation sont dans le viseur d'Israël. Image : Salvatore Di Nolfi/Keystone/dpa/picture alliance

Ces dernières heures, Israël a encore intensifié ses raids aériens contre le Hezbollah dans le sud du Liban et la banlieue de Beyrouth, la capitale libanaise.

Parallèlement, le nombre de victimes continue d'augmenter dans la bande de Gaza : le ministère de la Santé du Hamas a annoncé aujourd'hui un nouveau bilan de 42.409 morts dans l'enclave palestinienne depuis le début du conflit avec Israël, il y a plus d'un an.

C'est dans ce contexte difficile que Philippe Lazzarini, chef de l'Unrwa, l'agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens, a tenu une conférence de presse à Berlin. 

Agence menacée

Philippe Lazzarini sait que son agence est menacée : par la guerre en tant que telle et parce que ses employés, en plus de travailler sous les bombes, font face aux menaces d'Israël qui les accuse d'être complices du Hamas et entrave le travail de l'organisme chargé des réfugiés palestiniens.

Ce matin (16.10.2024), dans la capitale allemande, Philippe Lazzarini a donc expliqué ce que la disparition de l'Unrwa aurait comme conséquences, tout en demandant davantage de soutien international.

Si Israël parvenait à faire interdire l'Unrwa, a-t-il déclaré, non seulement la dernière possibilité d'approvisionner les Gazaouis disparaitrait. Mais en plus, cela créerait un dangereux précédent pour d'autres organisations de l'Onu ailleurs dans le monde.

Avec l'hiver qui approche, l'Unwra craint une baisse des défenses immunitaires en particulier chez les enfantsImage : Mahmoud Issa/Middle East Images/picture alliance

L'hiver approche aussi à Gaza

Philippe Lazzarini a qualifié la situation dans la bande de Gaza de dramatique, évoquant notamment le risque accru de malnutrition aiguë et de famine à l'approche de l'hiver :

"La faim a été créée artificiellement. C'est une faim créée par l'homme, une faim évitable. Nous connaissons la solution : il faut laisser les convois et la nourriture entrer et circuler dans la bande de Gaza. Mais nous le savons, la faim n'est pas seulement une question de nourriture. C'est une combinaison de stress dû à la guerre, à la destruction, mais aussi aux conditions d'insalubrité exceptionnelles auxquelles les gens sont confrontées (...) Donc, oui, je crois que la faim dans la bande de Gaza est totalement évitable. Maintenant, la question est de savoir si elle est intentionnelle. Je ne peux absolument pas répondre à cette question."

Philippe Lazzarini a aussi estimé qu'entre 60% et 70% des infrastructures dans la bande de Gaza sont détruites - des chiffres qui comprennent aussi les installations de l'Onu qui auraient pu et dû servir de refuge à la population fuyant les combats. Il n'y a plus d'administration, plus d'Etat ce qui rend la mission de l'Unrwa particulièrement difficile.

Enquête close sur les liens avec le Hamas

Enfin, il est revenu sur les liens présumés entre des collaborateurs de son agence et l'attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre 2023. Une enquête approfondie a été menée et les personnes incriminées ont été soit tuées dans les raids israéliens, soit emprisonnées.

Dès l'éclosion de cette affaire, Philippe Lazzarini avait rapidement pris position en promettant que tout collaborateur associé de près ou de loin à l'attaque du 7 octobre aurait à en répondre. A l'époque, l'Allemagne et d'autres pays donateurs avaient provisoirement gelé leur aide financière à l'Unrwa.

 

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