L'air de la campagne...
24 août 2009Une campagne à l'ambiance mitigée, analyse la Frankfurter Rundschau. Les électeurs donnent l'impression de ne pas vouloir chasser de la chancellerie Angela Merkel qui reste appréciée, selon les sondages. Pourtant, même si cela ne veut pas dire que les citoyens allemands lui accorderont une confiance très large, celle-ci sera toutefois plus importante que celle accordée à son Ministre des affaires étrangères et concurrent. En effet, ce dernier a un problème d'envergure : pour réussir, Steinmeier devra pactiser soit avec die Linke, un parti qu'il rejette, soit avec le FDP, un parti qu'il déteste. Un dilemne paralysant.
On peut comprendre pourquoi le SPD attaque Angela Merkel avec rage plutôt qu'avec des arguments, reprend la Süddeutsche Zeitung. C'est que la chancelière a réussi le tour de force de se rendre inattaquable sur tous les sujets, ce qui lui vaudrait le surnom de chancelière Teflon. En effet, quel que soit le terrain que les sociaux-démocrates veulent occuper, on dirait que la chancelière est déjà passée par là. Qu'il s'agisse de l'avenir de l'Allemagne, de l'initiative pour la formation ou de l'emploi, aucun de ces sujets n'est plus la chasse gardée des sociaux-démocrates. Même la tentative timide de ce week-end de Frank-Walter Steinmeier de proposer un retrait des soldats allemands d'Afghanistan n'a pas duré longtemps car la chancelière est déjà pour... lorsque le temps sera venu bien sûr.
Ce débat relancé sur l'Afghanistan occupe aussi die Welt qui revient pourtant en première page sur les nouvelles incertitudes qui planent sur l'avenir d'Opel. Lors de sa réunion de vendredi dernier, le conseil de surveillance du groupe automobile américain a une fois de plus ajourné sa décision concernant le futur repreneur de la marque allemande. C'est une véritable guerre des nerfs, tance le quotidien. Angela Merkel exige des progrès mais le management de GM semble vouloir jouer la montre, espérant peut-être encore plus de concessions, à savoir d'argent public, de la part de Berlin.
Ce qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : on peut comprendre la stupeur de Berlin, après l'ajournement des travaux du directoire de GM. Mais pourquoi la chancelière tire-t-elle ainsi à boulets rouges sur les Américains, agitant l'épouvantail de conséquences en termes de politique extérieure ? La solution de ce dossier est-elle si importante en termes de politique interne qu'il faille ici faire feu de tout bois pour sauver l'usine Opel en fait superflue d'Eisenach ? Ou bien s'agit-il ici d'accords secrets d'une toute autre dimension avec Moscou pour vouloir à ce point imposer le repreneur Magna, qui est appuyé par des capitaux russes ?