Depuis ce weekend, trois cantons dépassent la limite autorisée par le plan de déconfinement de cas de nouvelles contaminations. Cinq autres se rapprochent de ce seuil. Ce dernier est actuellement fixé à 50 infections pour 100.000 habitants sur 7 jours. Dès qu'une région dépasse cette limite, elle peut être totalement reconfinée.

Ce n'est pas le cas jusqu'à présent. Mais les critiques pleuvent. Parmi les foyers de contamination signalés, un abattoir dans l'ouest du pays. Plus de 200 travailleurs ont été testés positifs au Covid 19. Il n'en fallait pas plus pour relancer le débat sur les conditions d'hygiène qui règnent dans l'industrie de la viande.

"C'est impossible de contrôler de manière prophylactique toutes les entreprises," déclare Karl-Josef Laumann, ministre du Travail et de la Santé dans la région touchée. "En premier lieu, nous devons partir du principe qu'elles suivent les recommandations en matière d'hygiène. Mais personnellement, je crains que l'industrie de la viande et en particulier les abattoirs aient pris ces recommandation à la légère."   

Bien qu'il soit encore trop tôt pour tirer des conclusions pour tout le pays, cette évolution inquiète évidemment car elle intervient au moment où écoles, restaurants et magasins commencent à rouvrir leurs portes.

Des mesures d'assouplissement annoncées mercredi dernier par Angela Merkel qui a dû céder à la pression des régions. Prudente, la chancelière aurait, elle, préféré attendre encore un peu pour ne pas risquer de provoquer une deuxième vague d'infections. L'évolution sanitaire de ce weekend pourrait lui donner raison.

Protestations contre les mesures de restriction

Parallèlement, une partie de la population trouve que le retour à la normale ne va pas assez vite. Samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté, notamment à Berlin, Francfort ou Munich, contre le port du masque dans les magasins et les transports ou encore l'interdiction de grands rassemblements. Ecoutez à ce propos Tom Mannewitz, chercheur en sciences politiques. Il s'exprimait ce matin au micro de nos confrères du Deutschlandfunk :

"Nous avons ici à faire à des gens qui soit reconnaissent l'existence du corona mais trouvent que les mesures du gouvernement sont exagérées. (…) Soit à des gens qui pensent que le corona est plus ou moins une invention, ou que ce n'est pas si grave et qui encouragent les gens à enlever leur masque."

Pour le chercheur, le coronavirus est plus une occasion supplémentaire d'exprimer un mécontentement qu'un déclencheur. Autrement dit, le problème de la crédibilité et de la confiance accordée aux responsables politiques ne date pas d'hier.