En Allemagne, il est inhabituel que la chancelière Angela Merkel s'adresse à la nation à une telle période de l'année. Mais dans ce contexte de crise sanitaire, ce message intervient suite au constat que certains ne se tiennent pas aux prescriptions en vigueur.

Une adresse faite en ce temps de crise et qui n'annonce pas une interdiction temporaire de quitter la maison est une fausse adresse, critique le quotidien die Tageszeitung de Berlin.

Elle suggère que contrairement aux autres pays où c'est déjà en vigueur, l'Allemagne n'en a pas besoin. Mais cette interprétation des choses donne aux gens un semblant d'assurance qui n'existe pas, conclut le journal.

Le couvre-feu est inévitable pour limiter la propagation du virus

Pour la Ludwigsburger Kreiszeitung, vu la nonchalance dont fait preuve une partie de la société, ce serait étonnant que l'Allemagne échappe au gros marteau qui est déjà tombé sur certains pays européens tels que l'Italie, la France, l'Autriche et l'Espagne. Et ce marteau, c'est la ''Ausgangssperre'', le couvre-feu.

Le quotidien Nürnberger Nachrichten résume les propos de la chancelière comme étant le dernier avertissement qui précède sans doute la déclaration d'un couvre-feu.

Il serait grand temps, indique aussi la Süddeutsche Zeitung, qui recommande la fermeture des magasins. Il y a une semaine, rappelle ce journal, la décision du président américain Donald Trump d'imposer aux Européens une interdiction d'entrée aux Etats-Unis avait déclenché une levée de boucliers.

Aujourd'hui, l'Allemagne et les autres membres de l'Union européenne refusent à leur tour l'entrée aux non-ressortissants, une décision jugée tardive.

Les autorités ont mis la priorité sur la santé au détriment de toute autre chose. Elles n'ont qu'à prendre les mesures aussi drastiques qu'imaginables, pense la Süddeutsche.

La Turquie referme ses frontières sur l'Union européenne

Parlant de mesures, la Turquie a décidé de refermer ses frontières avec l'Union européenne pour éviter la propagation du coronavirus. La décision est en vigueur depuis minuit, nous renseigne Deutschlandfunk.

Elle intervient un jour après que la France et l'Allemagne ont promis plus d'aide financière à Ankara pour la prise en charge des réfugiés sur son sol.

Si l'entrée en Turquie est ainsi bloquée pour les voyageurs, l'impact de la fermeture des frontières sur les réfugiés est encore flou.

D'après Deutschlandfunk, qui cite les autorités d'Athènes, deux mille personnes ont pu franchir la frontière gréco-turque pour accéder au territoire grec.