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L'Allemagne pour une nouvelle coopération avec l'Afrique

Rémy Mallet
13 juin 2017

L’ouverture lundi, à Berlin, de la conférence sur le partenariat avec l’Afrique, à l’initiative l'Allemagne, qui préside le G20, était à la Une de la presse en Allemagne.

Deutschland G20 Afrika Treffen
Image : picture-alliance/AP Photo/M. Sohn

La rencontre de Berlin, voulue par Angela Merkel, s’est tenue avec les représentants d’un continent à la traîne, note Die Welt. En effet, poursuit le quotidien, "la part de l’Afrique dans le commerce mondial en 1948 était de 7%. Aujourd’hui, elle n’est que de 3%". 

Ce constat justifie bien la volonté des autorités allemandes d'encourager les investissements dans les pays africains. Des investissements qui ont été formulés dans un projet baptisé "Compact avec l’Afrique". L’idée de l’initiative : attirer les investissements du secteur privé sur le continent pour mettre fin au chômage et booster la croissance des pays qui s’y engageront. 

Le nouveau projet de l'Allemagne avec l'Afrique a aussi pour objectif de limiter le flux d'immigration des Africains vers l'EuropeImage : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la démarche du nouveau projet est nouvelle. "Le développement de l’Afrique ne passe plus par des négociations bilatérales, où les moyens sont mis en œuvre par les riches pays du Nord. L’attention est désormais portée sur les investisseurs privés. Et si les conditions sont optimales et que les risques sont maitrisés, les profits engrangés pourront permettre le développement du continent".Pour réduire les risques du côté des investisseurs, les autorités allemandes attendent des pays partenaires qu'ils entament des réformes institutionnelles afin, notamment, de faciliter l’environnement des affaires. 

Même si ces pays s’engagent à mener des réformes, la Süddeutsche Zeitung se montre prudente sur les retombées positives du projet allemand pour les populations défavorisées. "Les habitants de ces pays, qui sont en proie à la 'malédiction des ressources naturelles'. Aujourd’hui, avec les prix de ces ressources qui chutent, restent à l'écart de ces projets, de même que les victimes des régimes corrompus, de la famine ou des guerres civiles", écrit le journal de Munich.  

Les jeux de pouvoir dans la crise du Golfe 

La Tageszeitung a offert une tribune au journaliste et écrivain iranien Bahman Nirumand. Selon l'écrivain en exil, depuis 1982 en Allemagne, la rupture des relations diplomatiques entre les pays du Golfe et le Qatar cache bien des velléités de pouvoir et de domination dans la région, mais révèle surtout les tensions qui ont toujours été présentes entre le royaume saoudien et l'émirat.

Le chef de la diplomatie qatarie a assuré que personne ne pouvait dicter "la politique étrangère" de son paysImage : picture-alliance/AP Photo/N. Garriga

"On reproche au Qatar de soutenir le terrorisme pour justifier l’appel à rompre les relations diplomatiques avec l’Emirat, mais en réalité, il s’agit de beaucoup plus que cela. Le Qatar, bien qu’il appartienne au Conseil de coopération du Golfe, adopte une politique indépendante vis-à-vis de l’Arabie saoudite, pour échapper ainsi à son diktat. Alors que les Saoudiens considèrent les 'Frères musulmans' comme un adversaire, le Qatar a maintenu une relation amicale avec eux. En Palestine, le Qatar défend le Hamas, ennemi de l’Arabie saoudite. Ainsi, sur tous les fronts, que ce soit en Libye, au Yémen ou en Syrie, le géant saoudien et le petit Qatar se font la concurrence", écrit-il. 

A en croire Bahman Nirumand, la Turquie affronte indirectement Riyad dans ce conflit car Ankara, tout comme l’Iran, soutient le Qatar. La preuve, le Parlement turc a décidé d’augmenter ses effectifs de 80 à 3000 hommes au Qatar.