L'Allemagne rentre au vestiaire
11 juillet 2011En première page de la Süddeutche Zeitung, une photo montre la joueuse allemande Celia Okoyinko da Mbabi qui, dans un geste de déception et de colère, se cache la tête dans son maillot. A la surprise générale, l'équipe nationale allemande a été éliminée dès les quarts de finale dans son propre pays, par le Japon qui l'a battue 1 : 0.
La Coupe du monde est-elle finie pour autant ? se demande la Main-Post. Maintenant que l'équipe allemande a perdu, le football féminin va-t-il redevenir un sport marginal ? Le débat bat son plein. Il faut rappeler que jamais autant de gens n'avaient suivi les matchs de foot féminin à la télévision dans le pays. Grâce à ce Mondial, le football féminin s'est d'avantage imposé en Allemagne et ce n'est pas la défaite de l'équipe nationale qui va changer cela.
Pour la Tageszeitung, il est bien sûr dommage de voir sortir l'Allemagne juste au moment où l'intérêt grandit pour la Coupe du monde. Cela aurait été bien qu'elle aille jusqu'en demi-finale ou en finale. Mais c'est cela, le foot. En tout cas, note le journal, en ce qui concerne le suspense et la performance, les femmes, au niveau international, ont plus à offrir que les hommes.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient de son côté sur la déclaration d'indépendance du Sud-Soudan après des décennies de guerre civile. Si la République du Soudan du Sud était une entreprise à vendre, écrit le journal, alors elle ferait fuir les investisseurs : modèle économique bancal, pas de financement sûr, personnel pas assez formé, mauvaise ambiance de travail et un management qui préfère prendre les décisions sans l'avis de personne. Heureusement, les Etats ne fonctionnent pas de la même façon que les entreprises. Et pourtant, deux aspects essentiels font douter de la viabilité de cette nouvelle nation : la dépendance financière vis-à-vis de l'ancien ennemi du Nord et les différences ethniques à l'intérieur du pays. Le Soudan du Sud est certes doté de pétrole, mais toutes les infrastructures pour le commercialiser appartiennent au Nord. Que se passera-t-il si Khartoum décide de bloquer les pipelines, s'il n'est pas satisfait du prix qu'il reçoit pour la location ? La réponse est évidente et elle fait froid dans le dos : la guerre.
Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Sébastien Martineau