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La deuxième ville de Côte d'Ivoire en proie à l'insécurité

3 juillet 2018

Autrefois fief de la rébellion armée, la circulation des armes à Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire, a contribué à une hausse des actes criminels. Cette situation préoccupe les habitants.

Elfenbeinküste Stadt Bouake Straßenszene
Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Lorsque vous arrivez à Bouaké, le contraste est saisissant. La ville garde encore les séquelles des dix années de la rébellion armée. Bouaké la rebelle est le lieu de plusieurs trafics : drogue, trafic d’enfants et circulation d’armes de guerre. 

Tout cela n’est pas fait pour rassurer les populations qui vivent dans la peur. Habib est vendeur de motos au quartier commerce. Plusieurs de ses clients ont perdu leur engin dans des braquages.

"On a un problème de sécurité à Bouaké, il y a des braquages de motos. Et puis bon, ce qui est sûr c'est qu'on a un peu peur. Même quand on sort, on est obligé de rentrer tôt par rapport à l’insécurité de la ville", raconte le commerçant. 

Aucune couche sociale n’est épargnée par les vols même si les hommes d’affaires de Bouaké sont dans le viseur des criminels. 

Mais selon Soumaïla Doumbia, président de la Fédération des commerçants de Bouaké, les choses s’améliorent un peu ces dernières semaines.

Image : AP

"Au niveau de la sécurité à Bouaké, nous pouvons dire qu’aujourd’hui, la situation sécuritaire est vraiment sous contrôle au vu de ce que nous avons connu dans le passé. Nous pouvons dire qu’il y a une nette amélioration aujourd’hui parce qu’il n’y a pas de sécurité zéro. Les forces de l’ordre essaient plus ou moins d’apporter leur contribution pour freiner cette histoire de braquage dans notre localité", confie-t-il. Les autorités se veulent rassurantes

Avec l’installation du groupement régional du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) de Bouaké - une compagnie mixte qui regroupe les éléments issus des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, de la gendarmerie et de la police nationale - Koné Vakaba, secrétaire général de préfecture assumant l’intérim du préfet de région, trouve le bilan sécuritaire de ces dernières semaines "satisfaisant”. 

"Vous-même, vous êtes à Bouaké ? Tout est calme. Il y a un mois de cela il y a eu des braquages, trois braquages au total. 84 millions de francs CFA ont été emportés par les bandits", raconte notre interlocuteur. 

"Mais nous avons mis un dispositif de sécurité en place et responsabilisé les chefs de défense et de sécurité. Depuis cette date, on n’entend plus de braquage à Bouaké. Chacun doit faire son travail", souhaite-t-il. 

Mais si Bouaké se vide de ses braqueurs, ainsi que l'affirment les autorités, ceux-ci quittent simplement la ville pour se transformer en coupeurs de route sur les grands axes reliant la ville. 

"Si les bandits se replient vers Yamoussoukro (240 kilomètres au nord d'Abidjan) et autres, bon, ça c’est autre chose. Mais je pense que le commandant supérieur de la gendarmerie a mis un dispositif en place. Si vous allez à Yamoussoukro en voiture, vous verrez les gendarmes dans les coins sensibles", rassure-t-il. 

A ces criminels s’ajoutent les conducteurs de moto taxi qui se sont mués en braqueurs. 

Aujourd’hui, les populations sont hébétées de cette situation d’insécurité qui sévit dans tous les quartiers de Bouaké. Malgré les efforts des autorités pour sécuriser la ville et sa région, beaucoup reste encore à faire.