L'asile, un "droit" bien difficile à obtenir
16 février 2012Le monde est-il devenu plus sûr ? D'après les chiffres des Nations unies, la réponse est "non" : en 2010, le nombre de personnes déplacées de force était en hausse, atteignant les 43 millions. Mais tous ne cherchent pas nécessairement à gagner l'Europe. Seul un réfugié sur cinq parvient à rejoindre le Vieux continent, les Etats-Unis ou d'autres pays développés.
Comment expliquer la tendance à la baisse du nombre de demandes d'asile en Europe ? Les pays membres de l'Union européenne ont mis en place toute une série de recours légaux pour renvoyer les demandeurs d'asile vers d'autres pays, au lieu de s'occuper eux-mêmes de leurs cas.
En Allemagne, par exemple, lorsque que quelqu'un dépose une demande d'asile, l'Office fédéral de la migration et des réfugiés vérifie s'il a d'abord foulé le sol d'un autre pays de l'UE ou s'il y a déjà fait une demande, auquel cas il peut être remis aux autorités du pays en question.
Si ce n'est pas le cas, on essaiera dans un second temps de savoir si la personne est originaire d'un "pays sûr" - ou est passée par l'un d'entre eux - et on pourra alors l'y renvoyer. A ce propos, la définition d’un "pays sûr" varie d'un Etat membre à l'autre. Ainsi l'Allemagne reconnaît beaucoup moins de pays comme "sûrs" que la France ou le Royaume-Uni.
Une prise en charge qui reste partielle
Un demandeur d'asile doit par ailleurs démontrer que la crainte d'être persécuté dans son pays est fondée, si possible en fournissant des preuves tangibles. En Allemagne, il se passe en général plusieurs mois avant qu'une demande d'asile ne soit examinée.
La personne est logée dans un centre spécial, du moins pendant les premières semaines. Ses besoins essentiels tels que la nourriture et les vêtements sont pris en charge. Mais on ne lui donne que 40 euros par mois en espèces pour les coups de fil ou les transports en commun par exemple.
Concernant le travail, les demandeurs d'asile en Europe sont tenus de respecter des règles strictes : pour ce qui est de l'Allemagne, ils n'ont pas le droit d'exercer une activité au cours des douze premiers mois, ensuite ils doivent demander une autorisation spéciale.
Auteur : Klaus Dahmann
Edition : Anne-Julie Martin