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L'atout charme de Paul Kagame: le miracle économique

4 août 2017

Les Rwandais ont commencé à voter ce matin pour élire leur président. Durant la campagne électorale, le président Paul Kagame a vanté le miracle économique de son pays, il en a fait un enjeu majeur de sa campagne.

Neues Rathaus von Kigali im Bau
Image : DW/A. Le Touzé

L'atout charme de Paul Kagame: le miracle économique - MP3-Stereo

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 Durant la campagne électorale, le président Paul Kagame a vanté le miracle économique rwandais. Mais quelle est la réalité de ce succès économique et surtout, à qui profite-t-il en dehors de Kigali, la capitale?


Dans une récente étude, la Banque mondiale a indiqué que  le taux de pauvreté au Rwanda a diminué d'environ 25% et les inégalités se sont réduites. Ce n'est pas tout, car toujours selon la Banque mondiale, Kigali veut devenir d'ici à 2020, un pays à revenu intermédiaire. 

La Banque Mondiale souligne que le Rwanda a enregistré ces dernières années des taux de croissance remarquables de l'ordre de 7 à 8% et connait une ruée impressionnante vers ses universités qui sont passées de 3.000 étudiants avant le génocide à 80.000 aujourd'hui. Le politologue Jean Claude Mputu  reconnait des avancées sur le plan économique et social. Cependant il estime que "Le  Rwanda de Kagame aujourd'hui, c'est un coté face et pile. Très souvent, les gens ne voient que le coté face, c'est à dire  c'est le miracle économique, c'est le developpement, mais personne ne veut voir l'autre coté de la pièce. C'est un régime dictatorial, n'ayons pas peur des mots. Aucune liberté n'est autorisée, les opposants sont jetés en prison, d'autres sont contraints à l'exil et le regime de Kagame lui-meme a revendiqué des assassinats des opposants à l'exterieur du pays. Le miracle rwandais peut cesser à n'importe quel moment. C'est une stabilité militaire. Ce n'est pas une stabilité politique à long terme. C'est une stabilité militaire qui repose sur la repression. Et nous savons que tout système repressif fini par s'écrouler d'autant plus que dans le cadre rwandais, on fait semblant de le dire, mais le genocide est là pour nous le rappeler. C'est la repression d'une minorité et ca la loi du chiffre et du nombre ne joue pas en faveur de Kagame."

Le president sortant, Paul Kagame est assuré de remporter cette présidentielle haut la main.Image : Reuters/J. Bizimana

Contraste saisissant

Paul Kagame a réussi à contenir la corruption  et le népotisme reconnait pour sa part l'analyste allemand Gerd Henkel. Cependant, il existe un contraste saisissant entre Kigali et certaines provinces de l'arrière-pays. 

Un  contraste auquel vient s'ajouter une famine aiguë qui touche les populations rurales dont 98% dépend de l'agriculture pour survivre.  
Une situation d'urgence toutefois démentie par Si Wellars Gasamagera, le Porte-parole du FPR, le Front patriotique rwandais au pouvoir:

"Nous ne sommes pas du tout en train de vendre une image qui n'est pas vrai. Cette famine est complètement une invention. Nous faisons tout ce qu'il faut et nous avons meme ca dans notre programme politique pour eradiquer la pauvreté en general, mais aussi et surtout pour etre sur que notre population a tout ce qu'il faut pour vivre dans un Etat qui n'est pas vraiment celui de denouement."


Autres handicap du Rwanda, le mauvais état des infrastructures et le manque d'accès à l'électricité pour tous. Par ailleurs, 40 % de son budget de fonctionnement  dépend de  l'étranger et le pays reste le plus inégalitaire de la région selon le rapport de la Société  internationale pour le development sur l'état de l'Afrique de l'Est. Selon ce rapport, les Hutu, majoritaire, ont moins accès aux richesses nationales que la minorité tutsi, à laquelle appartient Paul Kagame.