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Laurent Gbagbo et Blé Goudé à nouveau devant les juges

6 février 2020

Les juges de la Cour pénale internationale réexaminent les restrictions à la liberté imposées à l'ex-président ivoirien et son ancien ministre de la jeunesse. Leurs avocats demandent une remise en liberté sans condition.

Kombibild - Charles Blé Goudé und Laurent Gbagbo

Après leur acquittement en janvier 2019 des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité à l'issue des violences postélectorales de 2010 et 2011, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé avaient été libérés sous conditions. Ils devaient entre autres résider dans un Etat membre du satut fondateur de la Cour pénale internationale en attendant leur procès en appel.

C’est pourquoi, dans leur plaidoirie, les  avocats de Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo ont demandé aux juges de lever les restrictions imposées à leurs clients. Car, ont-ils expliqué, le droit à la liberté pour un acquitté n’est pas négociable, invoquant ainsi la convention européenne des droits de l'homme.  

"La défense estime que, sur le principe, il ne peut être imposé de restrictions à la liberté d'une personne acquittée", a expliqué Dov Jacobs, un des avocats de Laurent Gbagbo lors des débats.

Opposition

Au cours de l’audience, l’accusation a réaffirmé son opposition à la fin des restrictions imposées au président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. "L’existence d’un réseau de supporters peut porter un préjudice aux victimes. Les recours sollicités pas la défense ne devraient pas être pris en compte" a déclaré Paolina Massida, avocate des victimes.

Nouveau procès ?

Après les arguments présentés par la défense et l'accusation, les juges ont estimé que l'arrêt acquittant Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo comportait des vices de procédure. Par conséquent, la procureure, Fatou Bensouda n'a pas exclu de demander l'ouverture d’un autre procès devant une autre juridiction. D'où, la nécessité de maintenir les conditions imposées à la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pour éviter, selon elle, que ces deux responsables politique ne s’enfuient.

Les juges de la CPI doivent encore trancher.

Laurent Gbagbo, depuis sa libération conditionnelle, vit en Belgique tandis que Charles Blé Goudé, lui, réside à la Haye en attendant le procès en appel, dont la date n’a pas encore été fixée.

Retour hypothétique en Côte d’Ivoire

Selon plusieurs sources, la chambre d’appel risquerait de ne pas trancher avant l’élection présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire, à laquelle, Laurent Gbagbo souhaiterait participer.

Mais indépendamment du dossier devant la CPI, l’ancien président a été condamné par contumace à vingt ans de prison par la justice ivoirienne. Une condamnation qui rend hypothétique son retour dans l’arène politique de son pays.