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Histoire

Le 23 août 1939, le pacte entre Hitler et Staline

Sandrine Blanchard | Christoph Hasselbach
23 août 2019

Il y a 80 ans, les deux dictateurs se partagent l'Europe de l'Est. Et scellent un pacte de non-agression qui ne tiendra pas deux ans.

Bildkombo Hitler und Stalin
Image : picture alliance/AP/Heritage Images/Ann Ronan Pictures

Le 23 août 1939, deux dictateurs se sont partagé l'Europe de l'Est. C'est la date à laquelle Hitler et Staline passent un pacte dans lequel ils s'engagent mutuellement à ne pas s'attaquer et se répartissent des territoires. Les répercussions de ce document, signé il y a 80 ans par leurs ministres des Affaires étrangères Molotov et Ribbentrop, sont encore visibles aujourd'hui. 

Adolf Hitler s'exprime en ces termes devant les députés du Reichstag, quelques jours après la signature du pacte de non-agression germano-soviétique : "Nous, les deux parties, sommes d'accord pour convenir que tout affrontement de nos peuples ne profiterait qu'aux autres. Je puis vous assurer que cette décision politique est un tournant décisif pour l'avenir et qu'elle est définitive."

Si cet accord fait date, la promesse de non-agression est loin d'être irrévocable.

Ribentrop et Molotov à la signature du pacte germano-soviétique (Staline en arrière-plan)Image : picture-alliance/Zuma Press/Keystone Pictures USA

Partage de territoires

Le texte stipule que l'Union soviétique, dirigée par Joseph Staline, peut intégrer la Finlande, l'est de la Pologne, une partie de la Roumanie (la Bessarabie) et les pays baltes à sa sphère d'influence.

Jörg Ganzenmüller, historien, estime que "dans les pays concernés, [l'accord] est encore très présent. Dans les pays baltes, cela reste une des dates les plus importantes, tout le monde la connait, le traumatisme est national parce que ce pacte leur a fait perdre la souveraineté qu'ils avaient gagnée au lendemain de la Première guerre mondiale. Cette souveraineté, ils ne l'ont retrouvée qu'en 1991, alors les gens s'inquiètent du fait qu'ils pourraient la perdre de nouveau."

En 1989, des gens forment une chaîne humaine longue de 600 km dans les pays baltes pour marquer le 50è anniversaire de la signature du pacte. Ici, à Tallinn, en Estonie.Image : picture-alliance/dpa

En contrepartie, l'URSS laisse le champ libre à l'Allemagne nazie pour envahir l'ouest de la Pologne. Ce qu'elle fait dès le 1er septembre : c'est le début officiel de la Seconde guerre mondiale.

Un accord faustien

Les Alliés occidentaux avaient espéré pouvoir négocier avec Staline. Mais le dictateur soviétique, bien qu'idéologiquement très éloigné du dictateur allemand, préfère, en 1939, garantir ses exportations de matières première vers une Allemagne où l'industrie de l'armement s'active à toute vitesse que de bloquer la route aux nazis.

Mais le pacte de non-agression ne tient pas deux ans : en juin 1941, Hitler a soumis près de la moitié de l'Europe occidentale ; il se sent invincible et décide d'attaquer le géant soviétique.

Une erreur stratégique qui coûtera la vie à plusieurs millions de personnes, militaires et civils, Allemands et Soviétiques.

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