Le ballet diplomatique grec
5 février 2015Selon le quotidien Die Welt" C'est une mise en scène théâtrale presque impressionnante que jouent le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras, et surtout son ministre des Finances, Yanis Varoufakis. Ce communiste libertaire se montre bagarreur. Chemise sortie du pantalon, col ouvert, Varoufakis menace, vitupère. Il ne faut pas faire dans sa culotte si on veut tenir tête à un caïd aussi malin, estime l'éditorialiste. Cela étant, il est heureux que le gouvernement allemand ait gardé son assurance jusqu'ici. Et Die Welt conclut : Ce n'est que quand on saura exactement avec quels faits et quels chiffres concrets, raisonnables les Grecs veulent convaincre, que l'on pourra négocier un compromis ".
La Frankfurter Allgemeine Zeitung précise les voeux du gouvernement grec concernant une restructuration de ses dettes :
"Le rêve des socialistes radicaux est que la BCE, la Banque Centrale Européenne, dans le cadre de la fourniture de liquidité d'urgence et d'emprunts perpétuels, paie tout elle-même : le remboursement de la dette grecque auprès des créanciers de Wall Street comme son propre remboursement. L'argent frais nouvellement imprimé par la BCE serait alors dépensé pour faire les cadeaux promis lors de la campagne électorale. De cette manière, la douce vie à crédit pourrait se perpétuer à Athènes- sans Troika, sans programme de réformes, au détriment des contribuables d'Allemagne, de France, d'Italie et d'autres pays de la zone euro. Et la FAZ de conclure : il faut espérer que les ministres des Finances des pays donateurs ne seront pas assez bêtes pour réaliser ce rêve grec."
Autre thème retenu: le conflit en Ukraine
Alors que le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel présenteront demain à Moscou un plan de paix pour l'Ukraine au président russe Vladimir Poutine, les journaux se penchent sur la politique de l'occident vis-à-vis de la Russie
Sous le titre ”L'OTAN réfléchit encore”, la Süddeutsche Zeitung note : "la réaction endormie, bureaucratique et sans conviction de l'Occident face aux actions sans scrupules du Kremlin va de pair avec l'étonnement affiché à l'ouest sur le fait que les Russes ne respectent pas leurs engagements. Les Occidentaux ne sont pas encore habitués à la "guerre hybride", guerre moderne menée par Moscou avec son arsenal de propagande télévisée, de démentis ultra-rapides, de milices, d'unités spéciales sans uniformes identifiables, de financement, de livraisons d'armes et d'équipements à des alliés locaux. Le tout couronné par la dénégation de son propre rôle et même de recherche d'alliances dans une Europe considérée comme ennemie -, tout cela fait partie de la stratégie de Moscou !"