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Le barrage de la renaissance, une menace à la sécurité ?

24 juin 2020

Le grand barrage de la renaissance (GERD) de l’Ethiopie continue d’être une source de tension. Le conflit pourrait menacer la sécurité de la région.

L’ONU appelle les pays concernés à « travailler ensemble » pour résoudre leur différend sur la construction du barrage
L’ONU appelle les pays concernés à « travailler ensemble » pour résoudre leur différend sur la construction du barrage Image : DW/Negassa Desalegen

Avec ses quelque 100 millions d'habitants, l’Egypte qui dépend presque entièrement des eaux du Nil craint que le barrage de la renaissance, situé en amont sur le Nil bleu, réduise la quantité d'eau qui lui parviendra.

En fonction de la rapidité avec laquelle l'Ethiopie remplira le bassin, le Caire s’attend à avoir 14 à 22% d'eau en moins. 30% des terres agricoles pourraient devenir arides, estime le gouvernement égyptien. 

Lire aussi →Le barrage de la Renaissance sur le Nil, un projet qui fait grincer des dents

Alors que la construction de la centrale hydroélectrique progresse, les discussions sur l'utilisation de la précieuse eau du Nil sont dans l'impasse depuis des années. Une situation qui ne rassure pas des chercheurs comme Dawid Wolde Giorgis de l'Institut international pour la sécurité à Addis-Abeba. "La gestion de la situation actuelle ne devrait pas seulement être laissée aux deux pays. Cela aura un impact sur la situation sécuritaire dans la région et en Afrique", craint-il.  

Ecoutez les explications de Carole Assignon

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Selon le chercheur, si la confrontation continue, il pourrait y avoir un conflit dans la région. La saison des pluies commence en juillet, un moment idéal pour commencer le remplissage du barrage conçu pour contenir 74 milliards de mètres cube d'eau. Si le Soudan, également riverain, partage les préoccupations de l’Egypte, il voit également des avantages : une électricité bon marché et moins d'inondations.

Le dialogue pour une sortie de crise

Alors que les discussions bloquent sur les questions techniques et juridiques, William Davison du bureau bruxellois de l’International Crisis Group pense que tout doit passer par le dialogue même s'il y a un manque de confiance entre les acteurs.“Bien entendu ce qui doit se passer avant que l'Ethiopie ne commence le remplissage est une concertation. Puisque le remplissage doit commencer mi-juillet, il est impératif que les acteurs se mettent autour d'une table et trouvent une solution",  estime le chercheur.

Le différent inquiète de plus en plus les acteurs en dehors de l'Afrique. L'Union européenne a récemment proposé d'agir en tant que médiateur. Et les Etats-Unis ont averti qu'il était impératif que l'Ethiopie soit équitable.