Le Burkina Faso se tourne vers la Russie
7 février 2023Excédées par les multiples tentatives infructueuses des pouvoirs en place pour vaincre la menace terroriste, une frange de la population, drapeaux russes en main au cours de manifestations, prône le recours à la Russie. Une erreur d'appréciation selon l'ancien Ambassadeur du Burkina en Russie Mélégué Traoré.
''Quand vous discutez avec les responsables russes, ils vous disent, on peut vous équiper…ils peuvent faire plein de choses ; mais dès que vous abordez la question de l'aide économique ils disent d'aller voir les Occidentaux. On ne peut pas s'assoir à Sindou et décider que le Burkina doit rompre avec la France ou aller avec la Russie. La diplomatie se gère toujours avec beaucoup de calme ; beaucoup de modération. Dès que vous quittez la modération en diplomatie vous êtes perdant.'', pense Traoré.
''Lorsque vous traitez avec Wagner tout le monde fuit"
Dans un entretien accordé à la presse nationale, le président de la transition s'étonne de la polémique autour d'une éventuelle présence de la société privée russe de mercenaires Wagner sur le sol burkinabè. Le capitaine Ibrahim Traoré.
''On a entendu partout que Wagner est à Ouagadougou. J'ai même demandé à certains ils sont où ? Nous avons nos Wagner déjà. Les VDP que nous recrutons ce sont les premiers Wagner. Je pense que c'est quelque chose qui a été juste créée. Il y a un état d'esprit général, lorsque vous traitez avec Wagner tout le monde fuit. C'est quelque chose qui a été créé pour que tout le monde nous fuit. Félicitations ! C'est bien !'', a deploré le capitaine Traoré.
La junte maintient les relations avec Paris
Les VDP, les Volontaires pour la défense de la patrie, sont les supplétifs civils de l'armée. Le journaliste éditorialiste Issaka Lengani estime pour sa part qu'une présence supposée ou avérée de Wagner au Burkina Faso ne viserait qu'un objectif.
''Si Wagner doit venir au Burkina Faso, la première des priorités sera de sécuriser le pouvoir actuel. Il est de notoriété publique, il est aussi d'une évidence d'école, que dans les systèmes d'appui que ceux qui viennent combattre pour vous et avec vous s'exposent le moins possible. Cela veut dire de manière évidente que c'est nous qui allons mener le combat.'', affirme-t-il.
Les prochains combats à mener seront sans l'opération sabre. L'ultimatum d'un mois donné aux 400 soldats de cette force spéciale française basée à Kamboinsin, un quartier périphérique de la capitale burkinabè arrive à échéance dans quelques jours.
Les autorités de la transition ont en effet reconnu en janvier dernier avoir donné un ultimatum d'un mois à l'opération sabre pour quitter le pays.