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La rentrée scolaire encore incertaine au Cameroun anglophone

2 septembre 2022

Malgré le déploiement de l'armée camerounaise constaté ces derniers jours dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, les écoles pourraient rester fermées.

Des soldats défilent à Yaoundé pour la Fête nationale
Les soldats camerounais ont déjà été déployés dans les régions anglophones pour assurer la rentrée scolaireImage : Kepseu/Xinhua/picture alliance

Depuis plusieurs années dans les régions anglophones du Cameroun, ce sont les séparatistes qui décident souvent de la réouverture ou non des classes lors de la rentrée scolaire.  

Entre 2018 et 2021, les écoles publiques sont ainsi restées fermées au Cameroun anglophone, obligées de se soumettre aux menacesdes séparatistesAmbazoniens comme ils se surnomment.  

Les zones anglophones (le Nord-Ouest et le Sud-Ouest) restent dans le doute au sujet de la prochaine rentrée scolaire

Au cours des cinq dernières années, plus de 200 écoles ont été brûlées mais le plus inquiétant est que les enseignants sont aussi ciblés, selon une directrice d'école secondaire dans le Nord-Ouest, qui n'a pas souhaité révéler son identité.

"Récemment, un enseignant a été tué par balle à la porte de chez lui et jusque-là, nous ne connaissons pas le responsable. Nous vivons dans une situation de suspicion", déplore-t-elle

Protection militaire

La rentrée scolaire est prévue le 5 septembre au Cameroun anglophone . Mais si dans d'autres régions du pays il s’agira d’une rentrée scolaire normale, dans les régions anglophones, les écoles devront être sous protection militaire.  

Tumenta Kennedy, membre de la société civile dans le Nord-Ouest du pays, rappelle qu'"il y a eu une réunion de sécurité durant laquelle il a été décidé que les forces de l'ordre devaient être déployées pour sécuriser les écoles publiques et privées."

Cette insécurité et le climat délétère touchent les enfants dont beaucoup finissent par quitter l’école, comme l’explique la directrice d’établissement qui s'est exprimée sous le couvert de l'anonymat.

Selon elle, "les enfants sont devenus des délinquants, ce qui les pousse dans de la toxicomanie. Il y en a d'autres qui sont recrutés et qui se retrouvent dans les rangs des séparatistes. Les jeunes filles abandonnent leurs études, elles sont ensuite exposées au viol ou à des maladies innommables."

La société civile dans ces deux régions anglophones dit avoir à plusieurs reprises organisé des rencontres entre les autorités de l'Etat et les séparatistes ambazoniens dans le but de trouver une trêve durable. Cela a temporairement porté ses fruits, notamment en 2021, après trois ans de fermeture d'écoles.