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Le chef du Front Polisario entendu par la justice en Espagne

Avec agences
1 juin 2021

L'audition de Brahim Ghali tombe en plein conflit diplomatique entre Rabat et Madrid sur le Sahara occidental.

Le chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario Brahim Ghali, ici en 2016
Le chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario Brahim Ghali, ici en 2016Image : Getty Images/AFP/F. Batiche

Le chef du Front Polisario a été entendu par la justice en Espagne ce mardi. Une audition par un juge pour des faits de tortures et de génocide, en pleine crise diplomatique entre Madrid et Rabat. Elle intervient quelques jours après l'arrivée de milliers de personnes migrantes en territoire espagnol. 

Cela avait commencé il y a quinze jours. Les images des près de 8.000 migrants arrivés dans l'enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc ont fait le tour du monde.A l'origine de ces arrivées : l'ouverture tacite de la frontière par le Maroc. Les garde-frontières marocains ont fermé les yeux sur les passages. Façon de dire clairement l'opposition de Rabat à Madrid au fait que le chef du Front Polisario soit soigné en Espagne contre le coronavirus depuis le mois d'avril. Car Brahim Ghali n'est autre que l'opposant numéro un de la diplomatie marocaine dans le dossier du Sahara occidental, ce territoire officiellement "non autonome" que se dispute le Maroc et le Front Polisario.

Brahim Ghali se défend

L'audition d'Brahim Ghali par la justice espagnole est indépendante de ce dossier diplomatique. Le chef du Front Polisario a été entendu depuis l'hôpital en visioconférence pour deux plaintes pour tortures et génocide, qui datent de 2007 et 2020. La première d'un dissident du Front Polisario, la seconde d'une association. Ils accusent le groupe armé de tortures et génocide dans les camps de réfugiés sahraouis qu'il gère à Tindouf en Algérie.

Réfugiés sahraouis : une vie en plein désert

02:20

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Dans le dossier de la première plainte, un juge espagnol a déjà refusé de confisquer les papiers d'Brahim Ghali, estimant qu'il n'y avait pas d'indices clairs de la participation du chef du Front Polisario aux crimes présentés. Il a d'ailleurs ce mardi nié toute responsabilité. Les accusations qui visent Brahim Ghali "sont totalement fausses" et résultent d'un "objectif totalement politique visant la crédibilité du peuple sahraoui", a affirmé devant la presse son avocat Manuel Olle, en laissant même entendre que Rabat pourrait être, selon lui, derière ces plaintes. 

Persistance des tensions diplomatiques

Le règlement du conflit est au point mort à l'ONU

Les agissements de la justice madrilène dans la suite du dossier seront désormais encore plus scrutés par Rabat. "C'est un test de fiabilité" a d'ailleurs dit dès hier le Maroc en parlant de l'audition d'aujourd'hui. Rabat a aussi affirmé que, quelle que soit l'issue de l'audition de ce mardi, la crise ne pourrait se régler que par une clarification des positions espagnoles dans ce dossier. Une manière de mettre la pression sur Madrid pour se prononcer en faveur d'un rattachement du territoire du Sahara occidental au Maroc.

Lire aussi → Maroc et Israël : le Sahara comme prix de la normalisation

Madrid de son côté a rappelé l'affaire des personnes migrantes à la frontière. Et a jugé "inadmissible que les frontières soient ouvertes pour que 10.000 migrants puissent entrer en moins de 48 heures dans une ville espagnole en raison de différends en matière de politique étrangère". 

Le dossier du Sahara occidental et de la détermination claire du statut de ce territoire à l'Onu sont toujours au point mort .

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