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Le choix du Qatar pour accueillir le pré-dialogue tchadien

9 février 2022

Le pré-dialogue entre le gouvernement de transition et les groupes armés tchadiens doit démarrer le 27 février prochain à Doha, au Qatar. L'émirat dispose de nombreux atouts pour exercer sa "diplomatie d'influence".

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani est puissant
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani est puissantImage : Qatar Emirate Council/dpa/picture-alliance

Ce n'est pas la première fois que Doha joue les médiateurs ou du moins abrite des négociations étrangères.

En effet, le Qatar a déjà accueilli le dialogue entre Afghans avant que les talibans ne reprennent le pouvoir. Cette diplomatie d'influence est due à plusieurs atouts.

De gros moyens financiers

D'abord, le Qatar dispose d‘énormes réserves mondiales de pétrole et surtout de gaz naturel. Ce qui en fait l'un des pays les plus riches de la planète.

Ses différentes médiations précédentes lui confèrent également une aura sur le plan international.

Sans oublier les alliances que le Qatar a su tisser avec certains Etats occidentaux. C'est ce qu'explique l'ancien ministre tchadien de la Justice, le politologue Ahmat Mahamat Hassane : "La question du Qatar est une question de la géopolitique internationale qui sous-entend le positionnement de la France dans la politique tchadienne. Et le Qatar est un grand partenaire économique et financier de la France. La deuxième raison : les réfugiés politico-militaires vivent au Qatar", déclare Mahamat Hassane.

La loi d'amnistie exclut les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, le FACTImage : Mahamat Idriss Déby Itno/Facebook

Lire aussi:Le Tchad veut amnistier rebelles et opposants

''... le Qatar a un intêret économique indirect au Tchad ''

 Une analyse que partage le journaliste et spécialiste du Tchad Thomas Dietrich. Celui-ci estime en revanche que le Qatar a un intérêt économique à préserver au Tchad.

"Le Qatar, effectivement, semble vouloir pousser le pouvoir tchadien et les anciens rebelles à s'entendre.", estime Thomas Dietrich qui poursuit : "On sait aussi que le Tchad a une énorme dette vis à vis d'un acteur qui s'appelle Glencore, qui est un conglomérat minier qui détient une partie du consortium pétrolier tchadien.'' 

Le journaliste rappelle que ''le Qatar a des parts dans Glencore. Donc le Qatar a un intérêt économique indirect au Tchad. Et c'est peut être aussi pour cette raison qu'il tient tant à organiser un dialogue entre les différentes parties pour qu'un semblant de paix règne et que Glencore puisse continuer à exploiter le sud du bras à tirer les bénéfices du pétrole qui est exploité dans le sud du pays.".

Lire aussi:Au Tchad, la tension reste palpable à Faya-Largeau 

Dialogue sur fond de tensions internes

Au départ, 26 mouvements politico-militaires avaient été contactés pour prendre part au pré-dialogue de Doha. Mais d'autres sources estiment que la liste des participants au pré-dialogue de Doha pourrait être revue à la baisse.

Le pré-dialogue politico-militaire se prépare sur fond de tensions internes au Tchad.

Il y a quelques jours, à Abéché, dans l'est, l'armée a tiré à bout portant sur des manifestants, faisant 15 morts. Et les geôles tchadiennes regorgent toujours des prisonniers politiques et de guerre, en dépit de l'adoption en décembre dernier d'une loi d'amnistie générale.

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