1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le Conseil constitutionnel divise en Côte d’Ivoire

15 septembre 2020

Cette institution qui était au centre de la crise politique de 2010-2011, se retrouve de nouveau au cœur des critiques après son verdict lundi soir sur la liste définitive des candidats.

Les présidents Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara und Henri Konan Bedie (Images/Archives)
Les présidents Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara und Henri Konan Bedie (Images/Archives)

Depuis deux décennies, les avis du Conseil constitutionnel sur la désignation des différents candidats à l’élection présidentielleoccasionnent des violences.

Pour Geoffroy Kouao, justice et analyste politique, l’image du Conseil constitutionnel enCôte d’Ivoire a été ternie.

"La Côte d’Ivoire a le Conseil constitutionnel qu’elle mérite" (Geoffroy Kouao)

This browser does not support the audio element.

"La Côte d’Ivoire a le Conseil constitutionnel qu’elle mérite. Jamais la classe politique nationale n’a remis en cause le mode de désignation des conseillers et le mode de fonctionnement du Conseil constitutionnel. Selon la Constitution, le juge constitutionnel statue en toute indépendance et en tout impartialité. Evidemment, le disfonctionnement du Conseil constitutionnel ne plaide pas en sa faveur en termes de crédibilité", soutient Geoffroy Kouao.

Issiaka Diaby président de la Fédération nationale des victimes de la crise postélectorale de 2010-2011, exprime aussi ses inquiétudes concernant la dernière décision du Conseil constitutionnel.

"Le Conseil constitutionnel en 2000 avait rejeté la majorité des candidatures pour la présidentielle de l’époque, ce qui  avait créé des violences occasionnant le charnier de Yopougon. Et ces évènements ont causé la mort de 350 personnes. En 2010-2011, c’est encore une autre décision qui a occasionné 3.000 morts. Et cette fois-ci, en 2020, les propos des uns et des autres soulèvent notre inquiétude. A chaque fois, nous enregistrons des victimes."

Des violences signalées

Pour sa part, Christophe Kouamé de CIVIS- Côte d’Ivoire, explique qu’en cette Journée internationale de la démocratie, il faut lancer une réflexion sur la maturité démocratique de la Côte d’Ivoire.

Manifestation anti-troisième mandat de Ouattara dispersée à Abidjan - août 2020 (Getty Images/AFP/S. Kambou)Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

"Oui les Ivoiriens n’ont pas confiance en leurs institutions, oui l’opposition doit se méfier du Conseil constitutionnel. Mais nous pensons que la solution qui nous est donnée c’est que les autres candidats de l’opposition retenus doivent introduire impérativement dans leur projet de société une réforme constitutionnelle", estime Christophe Kouamé, car selon lui, les Ivoiriens n’ont pas tiré une grande leçon des crises précédentes.

Au lendemain de la publication de la liste des candidats retenus pour le premier tour du scrutin de la présidentielle du 31 octobre prochain, des violences ont été signalées dans plusieurs quartiers d’Abidjan et dans de nombreuses villes, dont Bonoua, située à 80 kilomètres de la capitale économique. 

Dans de nombreuses rues d’Abidjan ce matin, la circulation était calme. La peur commence à gagner les populations.