Le correspondant burundais est libre
24 mai 2017Après un passage au Conseil National de la Communication du Burundi, Antéditeste Niragira a enfin pu retrouver sa famille. Suite à sa libération, Niragira a tenu à remercier tous ceux qui avaient contribué, de près ou de loin, à sa libération: "Je suis tellement soulagé", a-t-il dit, tout en assurant qu’il n’avait pas été maltraité pendant son incarcération. "Mais le séjour à la prison d’Uvira n’était pas agréable : la cellule était très sale et il y avait plein de poux." Un mot spécial était adressé à son collègue-correspondant de Bukavu, Mude El Dorado, qui avait spontanément pris la route la semaine dernière afin de le soutenir et de lui apporter à manger dans la prison d’Uvira. "Il a été formidable."
Libéré, puis disparu encore
Antéditeste Niragira avait été arrêté mercredi dernier (17.05.2017) en RDC alors qu’il voulait faire un reportage pour la Deutsche Welle sur les conditions difficiles des réfugiés burundais dans le camp de Kavimvira en territoire congolais. Les autorités congolaises l’avaient conduit à la prison d'Uvira. Après sa libération, cinq jours plus tard, par l’Agence des Renseignements congolaise,on a de nouveau perdu sa trace à la frontière burundo-congolaise.
Dans un entretien téléphonique, le porte-parole de police burundaise, Pierre Nkurikiye, avait assuré la Deutsche Welle lundi que Monsieur Niragira serait entre de bonnes mains, sans pour autant préciser où il était. C’est ce mardi donc que le Service National de Renseignements du Burundi l’a libéré. Pierre Nkurikiye a dressé un procès verbal de remise : "Nous, Pierre Nkurikiye, conseiller chargé de la communication et porte-parole au ministère de la Sécurité publique, nous trouvant à Bujumbura, remettons officiellement au Conseil National de la Communication, CNC, le journaliste Niragira Antéditeste, correspondant de la radio-télévision allemande Deutsche Welle au Burundi, après l'avoir ramené de la République Démocratique du Congo. Pour rappel, le journaliste s'était rendu en RDC dans l'après-midi du mercredi 17 mai 2017, en traversant régulièrement la frontière au poste de police. Puis il a été arrêté par les services de sécurité congolais, pour défaut d'accréditation, d'autorisation d'accès au camp des réfugiés burundais de Kavinvira et suspicieux d'espionnage."