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Economie

Le désastre des infrastructures de transport en RDC

Henri Fotso
13 septembre 2019

24 heures après la catastrophe ferroviaire qui aurait fait entre dix et 50 morts, les autorités n’ont pas livré de bilan clair. En dehors du train, la sécurité sur les routes et les voies fluviales reste problématique.

Eisenbahn in Kinshasa
Les populations sont dépendantes de ces moyens précaires de transport.Image : picture-alliance/dpa/M. Gambarini

Le bilan officiel de dix morts du dernier accident de train dans la province du Tanganyika, dans le sud-est du Congo, pourrait être sous-estimé par les autorités. Les différents bilans varient toujours entre 30 et 50 morts, 24 heures après la catastrophe de jeudi (12 septembre).

Rails et routes dégradés

Au-delà de cet événement tragique, les habitants doivent chaque jour composer avec un réseau ferroviaire délabré. Le réseau de routes asphaltées est également faible et en mauvais état, comme l'explique Valery Mukosasenge, le journaliste du groupe de presse La République. "Ca s’est dégradé même plus qu’avant l’indépendance de la République démocratique du Congo. Des routes à desserte agricole, il y en a des milliers qui ne sont pas goudronnées. Et il y a des endroits où cela existe mais dans un état de délabrement très avancé."

Bateaux pas aux normes

Le réseau aérien n'offre pas non plus une véritable alternative. Valery Mukosasenge rappelle ainsi que les Congolais de Goma, qui doivent payer le billet 480 dollars pour se rendre à Kinshasa avec Congo Airways, préfèrent prendre le bus pour Kigali et prendre un billet moins cher sur Rwandair, à 280 dollars seulement.

Lire aussi → Le Mali confronté au "printemps des routes"

Au niveau des transports fluviaux, monter sur un bateau peut aussi être dangereux "Nous avons des bateaux qui ne répondent pas aux normes parce qu'ils sont fabriqués localement", explique Valery Mukosasenge. "Quand je vais au Nord-Kivu sur le lac Kivu, il y a beaucoup à améliorer. Il devrait y avoir des bouées de sauvetage sur chaque navire mais ce n'est pas le cas, vous trouvez un bateau qui embarque 50 ou 80 personnes mais avec deux ou trois bouées de sauvetage."

Transformer un handicap en un atout

Les accidents de train ne sont pas une fatalité en RdcImage : picture-alliance/Godong/P. Lissac

Pourtant, l’étendue du territoire de la République démocratique du Congo devrait être un enjeu stimulant, soutient Flaubert Moussole, expert de l’Union africaine en transports : "C’est un atout de faire en sorte que le chemin de fer qui est un moyen de transport de masse soit densifié et soit le moyen à travers lequel on peut viabiliser les populations villageoises. Le passage du rail peut développer le petit commerce et permettre aux villageois d’élever leur niveau de vie. S’il y avait cette volonté politique de faire que le chemin de fer se développe, je pense que la superficie du Congo, au lieu d’être un handicap, serait un atout."

Selon Flaubert Moussole, les pays voisins, le Congo Brazzaville, le Gabon, la RCA, ou encore le Cameroun, plus petits et moins peuplés que la RDC, connaissent les mêmes problèmes de transport. 

Henri Fotso Correspondant au Cameroun pour le programme francophone de la Deutsche Welledwfrancais
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