Le Dalaï Lama parle de "génocide culturel" au Tibet
Konstanze von Kotze17 mars 2008
Les manifestations des Tibétains contre les autorités chinoises ont été réprimées dans le sang. Le Parlement tibétain en exil parle d'une centaine de morts.
Prière d'un jeune réfugié tibétain, lors des manifestations contre les autorités chinoisesImage : AP
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Impossible de savoir exactement combien de personnes ont été tuées dans les violences survenues au Tibet : Pékin a interdit aux étrangers, en particulier aux journalistes de se rendre sur place et rejette toute la responsabilité des violences sur, je cite, les “émeutiers tibétains”. Hier, lors d'une conférence de presse, le Dalaï Lama, le plus haut chef spirituel du Tibet, s'est exprimé sur la situation: «qu'on le veuille ou non, c'est une sorte de génocide culturel qui se déroule en ce moment. Il s'agit aussi d'une certaine forme de discrimination. Il est assez fréquent que les Tibétains soient traités dans leur propre pays comme une race de second rang»
Manifestation à Lhasa, capitale de la régionautonome chinoise du TibetImage : AP Le Dalaï Lama qui est partisan de la non violence a renoncé à revendiquer l'indépendance du Tibet et plaide pour une simple autonomie culturelle de son pays natal. Position modérée très critiquée par une nouvelle génération de Tibétains qui souhaitent l'indépendance.
Image : AP Les émeutes tombent en tous cas très mal pour Pékin qui tente, à quelques mois du début des jeux olympiques, de polir son image internationale. Christoph Müller-Hofstede est expert de la Chine au centre fédéral pour l'éducation politique de Bonn : « L'année des jeux olympiques signifie tellement de choses pour le gouvernement chinois qu'on a pu voir se dessiner ces derniers mois un paradoxe : d'un côté le gouvernement a voulu démontrer combien la Chine était moderne et ouverte. D'un autre côté il semble que cette énorme pression conduise les services de sécurité a serrer de plus en plus la vice, provoquant l'effet inverse. Ces derniers mois, les critiques envers la Chine se sont d'ailleurs multipliées» Les violences au Tibet relancent donc le débat du boycott des Jeux olympiques. Ce matin, la présidence slovène de l'Union européenne déclarait qu'une telle mesure serait « très dommageable au sport ».