Le difficile quotidien des basketteuses en Somalie
7 octobre 2020Sous le soleil de Mogadiscio, elles sont une dizaine de femmes et de jeunes filles à occuper un terrain de basketball. La chaleur accablante ne les empêche en rien de s'exercer à dribbler et à mettre des paniers. Il faut dire que pour en arriver là, elles ont connu de plus grandes difficultés.
Aucune aide, ou presque
"Personne ne nous soutient ou ne nous fournit d'équipement pour les joueuses, comme des tenues, des chaussures ou encore des ballons. Nous n'avons même pas un terrain à proprement parler", explique Nasra Mohamed une ancienne basketteuse devenue leur entraîneure. "Nous avons rencontré le chef du district de Hamar Jabab. Nous lui avons demandé de nous laisser jouer sur le terrain du district, ce qu'il a accepté. Nous tenons vraiment à le remercier pour son geste."
Des familles réticentes
Le terrain sur lequel Nasra Mohamed entraîne ses joueuses est entouré de murs suffisamment hauts pour que les basketteuses ne soient pas importunées par des curieux. Car il n'est pas évident d'être une femme en Somalie et de vouloir pratiquer un sport comme le basketball. Outre l'aide du gouvernement, qui n'existe pas, il faut également faire avec les familles, qui n'acceptent pas toujours que leurs filles aillent dehors pour faire du sport. Fardawsa Omar Ali a 20 ans, et a mis du temps à convaincre les siens de pouvoir pratiquer les disciplines sportives qu'elle aime, comme le volleyball, le handball, et le basketball, bien entendu.
"Mogadiscio est une ville dangereuse. Nous ne pouvons pas simplement dire que nous allons jouer. Nous mettons nos tenues de sport et nos chaussures dans nos sacs, et nous disons que nous allons à l'école ou à l'université", explique la jeune femme. "Malgré l'insécurité qui règne ici et le gouvernement qui ne nous soutient pas du tout, nous adorons encore jouer au basketball."
La menace des Shebab
Car le plus grand danger reste quand même les Shebab. Si le groupe terroriste a été chassé de Mogadiscio en 2011, ses membres continuent de perpétrer des attaques dans la capitale somalienne.
En attendant, Nasra Mohamed continue d'entraîner ses joueuses, sans moyens, mais avec beaucoup de volonté. En espérant un jour pouvoir normaliser l'activité, et développer d'autres équipes dans toute la Somalie.