Le Fatah et le Hamas font la paix
28 avril 2011L'accord a été conclu au Caire sous l'égide du gouvernement égyptien de transition, il semble que la chute d'Hosni Moubarak ait changé la donne. Cela faisait un an et demi que le président égyptien tentait de faire asseoir à la table des négociations les deux frères rivaux palestiniens. Cet accord devrait être officiellement signé début mai au Caire par des dirigeants du Fatah et du Hamas. Une fois signé, des consultations vont commencer entre les deux mouvements pour former un gouvernement intérimaire composé de personnalités indépendantes, on aurait donc pour la première fois un exécutif palestinien unifié. Ensuite, les deux camps prévoient la tenue d'élections présidentielle et législatives d'ici un an. Ils précisent également avoir réunifié leurs forces de sécurité et avoir accepté de libérer les prisonniers politiques issus de l'autre bord.
Vers un Etat palestinien
Un pas vers la "réunification de la nation" : voici le vœu affiché par Salam Fayyad, le premier ministre de l'Autorité palestinienne qui gouverne pour l'instant la seule Cisjordanie. Rappelons que l'Autorité palestinienne compte demander en septembre devant l'ONU la reconnaissance d'un Etat palestinien sur la totalité des territoires occupés depuis 1967. Et la réconciliation des deux camps palestiniens est vitale pour la viabilité d'un futur Etat palestinien.
La position du Hamas encombrante pour le Fatah
Mais le Hamas refuse toujours de reconnaître Israël, chose inadmissible aux yeux de la communauté internationale. Et la Maison Blanche, fidèle allié de l'Etat hébreu, l'a rappelé ce matin : tout futur gouvernement palestinien doit reconnaitre Israël et renoncer à la violence. Or, le Hamas refuse toujours de négocier la paix. L'Autorité palestinienne risque donc de devoir jongler entre le mouvement islamiste du Hamas et la pression de la communauté internationale. Israël n'a d'ailleurs pas tardé à lui faire savoir. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que " les Palestiniens doivent choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas" Car "la paix avec les deux n'est pas possible" a-t-il ajouté.
Le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas lui a répondu que l'Etat hébreu doit de son côté choisir entre la paix et la colonisation. Rappelons que le processus de paix est bloqué depuis septembre 2010, car Israël refuse de stopper sa politique de colonisation. Dans le fond, l'Etat hébreu craint une chose : que le Hamas emporte les élections - prévues par l'accord - en Cisjordanie. Reste à voir si Israël va effectivement rompre toutes relations avec une Autorité palestinienne réunifiée comme elle l'avait souvent répété.
Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Sébastien Martineau