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Economie

"Le Franc CFA, la dernière monnaie coloniale du monde"

9 août 2019

Cette semaine, les éditorialistes allemands reviennent longuement sur l'affaire autour du footballeur gambien Bakery Jatta, ainsi que sur une autre polémique, celle du franc CFA.

Senegal Untersützer des Aktivisten Kemi Seba nach Verbrennen eines CFA-Franc-Geldscheins
Image : picture-alliance/dpa/Maxppp/A. Mbaye

Un des problèmes majeurs du franc CFA, comme le rappelle la Süddeutsche Zeitung, c'est qu'il s'agit de "la dernière monnaie coloniale du monde". En effet, "les pays membres doivent déposer la moitié de leurs réserves de devises auprès de la banque centrale française, dont les représentants disposent d'un droit de veto sur toutes les décisions relatives aux taux de change et à la masse monétaire."

Pour ses détracteurs, le franc CFA fait beaucoup de mal aux pays d'Afrique de l'Ouest, dont les exportations sont faibles. "Même si la région produit beaucoup de coton, les textiles importés restent moins chers."

Quatorze pays d'Afrique ont pour monnaie le Franc CFA.Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Une monnaie unique pour plus d'échanges entre les pays

L'idée de se débarrasser de ce vestige du passé et de se doter d'une monnaie unique propre peut être un avantage, estime le magazine économique Brand eins

"Un moyen de paiement commun apporte des avantages extrêmes au commerce et à l'investissement. Il simplifie, stabilise, élimine les coûts de transaction et les fluctuations de prix.

Surtout que le commerce entre pays africains ne représente que 17% de l’ensemble des échanges du continent, alors que cette part est de 70% dans l'Union européenne. 

A voir néanmoins comment la nouvelle monnaie, l'Eco, pourra être mise en circulation en 2020, comme cela est prévu. En effet, pour l'instant, "seuls cinq pays répondent aux critères de convergence", rappelle le quotidien de Munich.

Bakery Jetta ou Bakary Daffeh?

L'autre histoire qui a passionné les éditorialistes allemands cette semaine est celle de Bakery Jatta. Au terme d'une enquête, le magazine Sport Bild a déclaré que le footballeur gambien s'appelait en réalité Bakary Daffeh, et qu'il n'était pas né le 6 juin 1998, mais le 6 novembre 1995. 

Il serait donc arrivé en Allemagne en 2015 en étant majeur et non mineur. 

Jusqu'à présent, ce joueur "comme en rêve tout entraîneur", estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung, vivait un véritable conte de fées. Jatta, selon ses propres dires, n'avait jamais joué en club avant de venir en Europe, avait réussi à traverser le Sahara puis la Méditerranée avant d'atterrir dans le nord de l'Allemagne et de signer dans un des plus grands clubs du pays. 

Bakery Jatta, ici en action contre le FC Ingolstadt.Image : Imago/J. Huebner

Une enquête a été ouverte

Mais aujourd'hui, voilà qu'une polémique vient perturber sa carrière "jusqu'à présent très respectable", comme le rappelle la Süddeutsche Zeitung

Sur le continent africain, deux personnes ont confirmé qu'ils connaissaient le joueur sous le nom de Bakery Daffeh. Mercredi, "le district compétent de Hambourg-Centre ainsi que le comité de contrôle de la DFB ont déclaré vouloir examiner les faits", indique la Frankfurter Allgemeine Zeitung.