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Le Gabon, deux ans après le renversement d'Ali Bongo

29 août 2025

Ce samedi 30 août marque les deux ans de l’arrivée au pouvoir du général Brice Clotaire Oligui Nguema et la chute d'Ali Bongo. Quel bilan deux ans après ?

Brice Clotaire Oligui Nguema prête serment le 4 septembre 2025 après le putsch qui l'a porté au pouvoir
En avril 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema a remporté la présidentielle avec 94,85% des voix Image : AFP/Getty Images

En mettant fin le 30 août 2023, par un coup d’Etat, à la dynastie des Bongo, vieille de plus d’un demi-siècle, Brice Clotaire Oligui Nguema avait promis de refonder le Gabon, un pays riche en pétrole, en bois et en manganèse, mais confronté à de multiples urgences : chômage élevé, coupures d'électricité, infrastructures en ruine, services publics fragiles et une dette publique estimée à 73,3 % du PIB.

Malgré ses nombreuses ressources, environ 40 % de la population gabonaise vit encore en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

Pour Fred Kapabi, docteur en philosophie politique, le volet social reste le défi majeur à relever. "Lorsque nous regardons, par exemple, la politique sociale, le panier de la ménagère n’a pas encore évolué, mais nous espérons que cela se fera."

Le président gabonais assure "viser un taux de croissance de 10 %", mais les projections de la Banque mondiale tablent plutôt sur 2,4 %, entre 2025 et 2027.

Brice Oligui Nguema, qui milite pour un Gabon économiquement souverain, a annoncé, fin mai, l'arrêt de l'exportation de manganèse brut d'ici à 2029, afin d'encourager la transformation et la création d'emplois locaux. Il insiste aussi sur la création de centrales d'achats pour faire baisser le coût des produits de première nécessité.

Bilan des deux ans de pouvoir de Brice Oligui Nguema (audio)

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Un pays en chantier

Cependant, s’il y a un secteur où le président Oligui Nguema semble engranger des points, c’est celui des infrastructures. Il a multiplié, ces derniers mois, les visites de chantiers et les inaugurations d’infrastructures. 

Bergès Mietté enseignant-chercheur à l'université internationale de Libreville, estime que des efforts sont faits dans ce sens.

"Moderniser le Gabon, cela passe notamment par le développement des infrastructures. C’est vrai que plusieurs chantiers sont à l’arrêt, mais il y a eu de grands projets qui ont été lancés et on espère que tous ces projets seront menés à terme, comme s’est engagé le président à le faire. Mais on peut se féliciter du fait que, sur le plan du développement des infrastructures, il y a eu beaucoup d’investissements dans ce sens."

La Journée nationale de la libération, prévue ce samedi, sera une nouvelle occasion pour le premier président de la Ve République du Gabon de visiter de grands projets en cours et de dresser son bilan, deux ans après le coup d’Etat militaire.

Après une escale à Luanda en Angola, Ali Bongo Ondimba a finalement posé ses valises au Royaume UniImage : TP advisers on behalf of the President's Office/AP Photo/picture alliance

Le processus électoral en marche

Brice Clotaire Oligui Nguema a été élu président en avril dernier avec, officiellement, près de 95% des suffrages. Le pays s’était auparavant donné une nouvelle Constitution en décembre 2024.

Les élections législatives et locales qui se tiendront, fin septembre, doivent achever le cycle électoral, marquant la fin de la transition militaire et le retour à l'ordre constitutionnel.

Quant à l’ancien président renversé, Ali Bongo Ondimba, il a pu quitter le pays en mai dernier pour l’Angola, avant de poser ses valises au Royaume-Uni.

Certains experts estiment que la rupture annoncée en matière de gouvernance, de respect des libertés et d’indépendance de la justice est jusque-là restée à l’état de vœu pieux.

Deux ans donc après son avènement au pouvoir,  Brice Clotaire Oligui Nguema a mis le Gabon "en chantier", mais les difficultés sociales et économiques persistent.