Le Japon accueille les dirigeants africains
31 mai 2013Pour ses 20 ans, la Ticad, co-organisée cette année par la Banque mondiale et l'Union africaine, réunit une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement africains à Yokohama. À cette occasion, le Japon va annoncer une aide publique de 10 milliards d'euros pour l'Afrique, dont une grande partie sera consacrée à la stabilisation du continent.
Pour Jean Véron, rédacteur en chef de la revue Afrique Contemporaine, Tokyo entend bien utiliser l'aide au développement comme un outil efficace de sécurisation des pays pauvres.
« Lorsque l'on parle de sécurité, de paix en Afrique et de stabilisation des pays qui sont aujourd'hui troublés, il n'y a pas nécessairement un investissement en termes sécuritaires comme par exemple la France l'a fait lors de son intervention au Mali. Il peut y avoir des opérations de développement qui contribuent de façon plus souterraine, plus structurelle, plus lente à produire de la stabilité et donc à améliorer la sécurité, en tout cas dans les pays qui sont fragiles, comme le Mali par exemple. »
Des relations anciennes
Comme la Chine - de plus en plus présente en Afrique - Tokyo aurait également intérêt à intensifiant ses échanges avec l'Afrique pour garantir son approvisionnement en matières énergétiques.
« Le Japon se rend compte que la Chine et l'Inde commencent à prendre un peu le dessus alors que les Japonais ont des relations avec l'Afrique depuis la première Ticad [en 1993, NDLR], analyse Maelan Legoss, du Centre d'études et d'expertise sur l'économie mondiale. À l'époque déjà, ils avaient démontré leur envie de développer leur lien avec l'Afrique. En ce moment, l'Afrique fait preuve d'un certain dynamisme dans le contexte économique mondial et le Japon a tout intérêt à maintenir sa place en Afrique et c'est ce qu'il cherche à montrer lors de cette conférence internationale. »
Les investissements japonais en Afrique demeurent une goutte d'eau dans le volume des échanges internationaux nippons, à l'image de la part de l'Afrique dans le PIB mondial.
Précision : les photos ont été ajoutées le 1er juin 2013, après l'ouverture du sommet