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Le Mali-mètre nouveau est arrivé

Audrey Parmentier (Berlin)15 juin 2015

La fondation allemande Friedrich Ebert sonde régulièrement les préoccupations de la population malienne. La nouvelle édition de son "Mali-mètre" revient sur les relations entre Maliens et Minusma et sur l'accord de paix.

Galerie - Timbuktu Manuskripte
Image : DW/P. Breu

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Au Mali, la Coordination des mouvements de l’Azawad devrait signer l’accord pour la paix et la réconciliation le 20 juin. Un accord déjà signé le 15 mai par le gouvernement et la médiation internationale. Que pense la population de ce texte ? Et quelles sont les préoccupations actuelles des Maliens ? C’est ce qu’a cherché à savoir la Fondation Friedrich Ebert avec la 6ème édition du Mali-mètre, un sondage effectué sur 1800 personnes dans tout le pays à l’exception de Kidal. Les résultats ont été présentés à Berlin.

Pouls et température

Avec le Mali-mètre, la fondation Friedrich Ebert prend le pouls de la population malienne depuis 2012. Il s’agit d’identifier les préoccupations des Maliens et d’aider à la prise de décisions. D’après Jan Henrik Fahlbusch, directeur de la fondation à Bamako, deux priorités se dégagent de la 6ème édition de ce baromètre :

« C’est d’abord assurer la sécurité du pays, et améliorer la situation sécuritaire, surtout dans le nord, mais aussi maintenant dans d’autres zones où il y avait dans le passé moins de problèmes notamment dans la capitale Bamako. Deuxième aspect extrêmement important, c’est l’amélioration de la situation socio-économique du pays, notamment la lutte contre le chômage et l’engagement pour un développement économique. »

Concernant la sécurité, l’armée malienne jouit d’une grande confiance. En revanche, seules 32% des personnes interrogées pensent que la Minusma, la Mission de l’ONU au Mali, a rempli son mandat. Les explications d’Abdourahmane Dicko, chargé de programme à la Fondation Friedrich Ebert à Bamako :

« Les populations pensaient qu’avec les forces, le problème de rébellion allait être définitivement et immédiatement résolu. Et ce n’est pas le cas. Donc je crois qu’il est temps d’expliquer, de mieux expliquer le mandat de ces forces aux populations parce que les populations ne les connaissent pas. Je crois que c’est peut-être aussi l’effort qui doit être fait par la Minusma, par Barkhane, mais surtout par la Minusma. »

La Minusma a du mal à s'imposer à KidalImage : Fabien Offner/AFP/Getty Images

Expliquer l'accord d'Alger

Signature d'un accord de paix provisoire, le 14 mai 2015, à AlgerImage : Reuters/Zohra Bensemra

Barkhane qui est l’opération conduite par les troupes françaises contre les groupes armés terroristes au Sahel. Toujours selon Abdourahmane Dicko, l’accord d’Alger signé le 15 mai doit lui aussi être explicité :

« Les Maliens sont dans l’ensemble très contents de la signature mais il reste entendu que l’accord n’est pas connu des Maliens. Donc pour avoir une lecture correcte de l’accord, et pour donner de meilleures perspectives à l’accord, il est important d’améliorer l’appropriation de l’accord par les populations. Récemment le gouvernement a entrepris une caravane à l’intention de toutes les régions du Mali, pour sensibiliser, pour informer sur l’accord, je crois que c’est une très bonne chose. ».

Cet accord, qui vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, doit être signé le 20 juin par la Coordination des mouvements de l’Azawad. Oumarou Ag Mohamed Ibrahim, Président du Haut conseil des collectivités du Mali, est optimiste quant à sa mise en œuvre :

« Après le 20, j’ose espérer que sous l’égide de la communauté internationale, les partis respecteront leurs engagements. Du côté du gouvernement, des jalons sont déjà posés qui nous prouvent suffisamment sa volonté d’aller dans ce sens. Et du côté des mouvements également. Ils ont donné le serment de respecter leurs engagements. »

Des mouvements qui ont posé leurs conditions : l’insertion de leurs combattants dans les forces de défense et de sécurité. Et la représentation des populations du Nord dans les institutions de la République.

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