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Le mandat de la Monusco renouvelé par le Conseil de Sécurité

27 mars 2018

Le Conseil de Sécurité réuni à New York a adopté à l'unanimité une résolution prolongeant le mandat de la force onusienne déployée en République démocratique du Congo jusqu'en mars 2019.

Kongo DRK UN-Mission MONUSCO im Sake im Ost-Kongo,
Image : DW/Flávio Forner

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution qui renouvelle le mandat de ses Casques bleus en République démocratique du Congo et les charge d'aider à la préparation des élections.

Présenté par la France, ce texte prolonge le mandat de la Monusco, la plus importante force de l'Onu au monde, jusqu'en mars 2019 et souligne la nécessité de protéger les civils d'ici les élections historiques prévues le 23 décembre pour organiser le départ du président Joseph Kabila.

Il s'agit de "faire tout ce qui est possible afin d'assurer que les élections du 23 décembre 2018 soient organisées avec les conditions requises de transparence, de crédibilité, d'ouverture et de sécurité". Pour François Delattre, ambassadeur de la France à l'Onu, "la première condition, c'est la confiance dans le processus technique d'organisation des élections et le respect du calendrier électoral. Le Conseil appelle les responsables congolais en charge de l'organisation, et notamment la Céni, à tout faire pour assurer la transparence. Cela suppose la mise en place de l'équipe d'experts électoraux internationaux recommandée par l'Onu," explique-t-il.

La résolution souligne également l'importance d'un "climat ouvert et apaisé où tous les candidats puissent se déclarer et faire campagne sans crainte de représailles". Le Conseil de Sécurité appelle en outre au respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et demande la levée de l'interdiction de manifester, tout en saluant la mise en place d'une commission d'enquête mixte sur les violences commises lors des derniers rassemblements.

Les locaux de la Monusco à KinshasaImage : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

La nouvelle résolution de l'Onu survient dans un contexte de tensions entre l'Onu et le président Joseph Kabila, sur fond de crise politique, sécuritaire et humanitaire. Ignace Gata Mavinga, ambassadeur de la République démocratique du Congo à l'Onu, n'a pas caché son agacement lors de son intervention au Conseil de sécurité.  "Il n'est pas inutile de relever ici que la Monusco est en RDC sur demande express du gouvernement congolais", a-t-il déclaré. "Elle y opère depuis une vingtaine d'années. Au cours de cette période, le Conseil de Sécurité a plusieurs fois renouvelé le mandat de cette mission sans que ceux-ci n'aient été exécutés à la satisfaction des Congolais, au point que beaucoup de pays amis se demandent ce que cette mission des Nations unies fait en République démocratique du Congo durant toutes ces années."

La RDC critique principalement les "deux priorités" définies dans le nouveau mandat: la protection des civils et l'appui à la préparation des élections et à la mise en œuvre de l'Accord du 31 décembre 2016. 
"S'agissant du choix des priorités, celles-ci auraient pu être organisées de manière à lutter contre les groupes armés et la protection des civils", explique Ignace Gata Mavinga . "Dans l'est, les civils souffrent des exactions des groupes armés. La résolution aurait pu indiquer un chronogramme pour leur éradication."

La précédente résolution, votée en mars 2017, avait déjà fixé comme priorité l'organisation d'une élection présidentielle en décembre 2017, un scrutin finalement reporté d'un an par les autorités congolaises, officiellement pour cause de violences dans le Kasaï (centre).

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