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Le mutisme d'Emmanuel Macron face aux "gilets jaunes"

10 décembre 2018

La presse allemande commente le silence d'Emmanuel Macron dans la crise des "gilets jaunes".

Frankreich Paris - Emmanuel Macron trifft sich mit Vertretern von Gewerkschaften, Arbeitgeberverbänden
Image : Reuters/Y. Valat

"En attendant Macron", titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La référence est évidente. Comme dans la pièce de théâtre "En attendant Godot" de Samuel Beckett, tout le monde attend l'arrivée d'un sauveur, mais Godot - ici le président français - ne vient jamais.

Emmanuel Macron ne s'est plus exprimé depuis le sommet du G20 fin novembre. C'est par un discours télévisé ce lundi soir 10 décembre que le chef de l'Etat français a décidé de sortir de son silence. 

Macron "prépare un geste de réconciliation, anticipe le Handelsblatt.Son discours devrait être inhabituellement autocritique"

"Macron est dans le pétrin", écrit de son côté die tageszeitung. "A lui de jouer maintenant", ajoute le journal. Jusque-là, Emmanuel Macron a "envoyé son Premier ministre sur le front, certainement avec l'arrière-pensée de le livrer comme bouc émissaire à la colère du peuple si rien ne va plus".

Emmanuel Macron s'est entretenu lundi avec les partenaires sociaux.Image : Reuters/Y. Valat

Mais pour l'instant c'est bien "Macron démission" que scandent les "gilets jaunes" et à la FAZ d'oser le parallèle avec la révolution française, de placer le président sur le trône, que les "gilets jaunes" veulent maintenant chasser du palais. 

"1789 s'était enflammée à cause des prix du pain. 2018 à cause des taxes sur l'essence". Pour le journal, les appels à la démission sonnent comme une "pure envie de tuer le roi".

Des violences ont encore émaillé les manifestations du week-end dernierImage : picture-alliance/dpa/J. Mattiale Pictorium

Des chants révolutionnaires français à l'hymne des ouvriers mineurs de Katowice, la ville polonaise qui accueille la COP 24, la conférence internationale sur le changement climatique. Katowice est elle même un exemple de transformation structurelle nécessaire pour sauver la planète et la Frankfurter Allgemeine Zeitung nous y emmène.

Ici, "les habitants assistent avec nostalgie à la fin des mines de charbon", comme sur le marché de Noël, ou l'orchestre joue le "Familok Blues", du nom des briques rouges des bâtiments de Katowice. La mélancolie domine les paroles de la chanson. Près de 400.000 personnes travaillaient dans les mines de charbon en Pologne dans les années 90. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 80.000. 

Le nombre de mineurs en Pologne a été divisé par cinq en près de 30 ans.Image : Getty Images/S. Gallup

Il n'empêche, conclut l'article, les mineurs qui ont perdu leur emploi à Katowice ont fini par l'admettre : "l'air est de meilleure qualité qu'avant."

Et pour que cela dure, la valse des diplomates et experts se poursuit à la COP 24 qui est entrée dans sa semaine décisive pour tenter de fixer les règles d'applications de l'accord de Paris sur le climat. Mais d'après la Süddeutsche Zeitung, "la solidarité, le sens des responsabilités et les acquis scientifiques semblent ne plus avoir de poids". 

Le quotidien estime que c'est aux Européens de sauver les meubles, avec la Chine comme plus gros adversaires, un pays qui "ferme ses centrales à charbon pour en construire des nouvelles en Afrique". 

Si l'Europe n'impose pas son leadership, "le risque est de voir un monde partagé en trois blocs : les Européens avec le plus de contraintes écologiques, des Etats comme la Chine et l'Inde qui suivent des règles avec laxisme, et enfin les Etats-Unis et le Brésil qui n'en observent plus aucune."