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Premier Charlie Hebdo après l'attentat, réactions africaines

Eric Topona 14 janvier 2015

Une semaine après les attentats qui ont endeuillé la rédaction de Charlie Hebdo, les rescapés de ce drame ont fait paraître un numéro spécial de l'hebdomadaire satirique ce mercredi.

Charlie Hebdo in Kamerun
A Yaoundé , au Cameroun, des clients cherchent la dernière édition de Charlie HebdoImage : DW/M. Kindzeka

Tiré à 5 millions d'exemplaires, traduit en 16 langues, le journal est distribué dans une vingtaine de pays. Mais la caricature du prophète Mahomet qui s'affiche de nouveau en Une suscite diverses réactions dans le monde et sur le continent africain.

A Abidjan, un homme brandit une pancarte pour rappeler d'autres victimes de l'islamismeImage : AFP/Getty Images/S. Kambou

S'ils ont dans certains pays condamné les attentats de la semaine dernière, beaucoup de Musulmans se sont insurgés contre la caricature du prophète Mahomet, à la Une de l'hebdomadaire Charlie Hebdo de ce mercredi. Mais pas tous, Hacen Ouali est journaliste au service politique du quotidien el Watan à Alger.

‘‘ Moi, personnellement, je trouve ca normal. Il n'y a rien de choquant, rien de provoquant. En réalité, ce n'est qu'un dessin de presse. Si on veut encore observer un peu plus le message qui est véhiculé, c'est un message de tolérance pour les gens qui s'offusquent, qui trouvent ça provoquant, une atteinte à leur croyance. Rien n'interdit dans la religion, la représentation du prophète.''

‘'Rien n'interdit dans la religion, la représentation du prophète'' selon Hacen Ouali. Mais que pense -t- on par exemple au Sénégal de la Une de Charlie Hebdo ?

La presse sénégalaise suit depuis le début l'évolution de la situation après les attentats contre Charlie HebdoImage : AFP/Getty Images/S. Diallo

Le Sénégal un pays laïc, à majorité musulmane.

Cette Une est jugée inacceptable par le Directeur de publication du journal Sud Quotidien de Dakar, Bacary Domingo Mane:

‘'Aujourd'hui même dans mon journal, j'ai signé un article intitulé, ‘'Même la vertu a besoin de limites'', histoire de dire que je ne suis pas d'accord avec ce que font nos confrères de Charlie Hebdo, qui font un peu dans la provocation, parce que s'attaquer au prophète Mohamed- paix soit sur lui-, c'est quelque part vraiment blasphémer un symbole religieux auquel les populations, les Musulmans sont attachés.''

Opinions partagées au Mali

Les Maliens eux aussi sont partagés entre la défense de la liberté d'expression et le respect des valeurs religieuses Les Maliens ont certes, dans leur ensemble, condamné les attentats de Paris, avec à leur tête le président Ibrahim Boubacar Keita. Mais, Charlie Hebdo a franchi une ligne qu'il ne fallait pas franchir, estime Mahamane Hamayé Cissé. Il est le Directeur de Publication du tout premier journal Satirique du pays, ‘'Le Scorpion'':

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita aux côtés de ses pairs à Paris le 11 janvierImage : picture-alliance/dpa/Hoslet

‘'L'opinion malienne dans son ensemble, elle n'a pas bien apprécié la publication de ce matin, même si elle a condamné ce qui s'est passé mercredi dernier. Aujourd'hui, elle se dit que c'est à la limite de la provocation. C'est impertinent et provocateur, que de ressortir encore le prophète en caricature, quelque soit la manière dont ils l'ont sorti.''

A cette avalanche de condamnations de la Une de Charlie Hebdo, s'ajoute celle du Grand mufti d'Egypte.''C'est un acte raciste qui va accentuer les tensions religieuses et la haine en France et dans le monde'' a affirmé le Cheikh Chawqi Allam.

La version papier de l'hebdomadaire satirique a été interdite de vente en Algérie et au Maroc, deux pays du Maghreb où l'islam est la religion d'Etat. La version électronique est en revanche disponible.

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