C'est sous un dispositif sécuritaire important que le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah, prête serment. La cérémonie a lieu à Tobrouk, à quelque 1.300 kilomètres à l'est de la capitale Tripoli, où se trouve le siège provisoire du Parlement libyen, installé en 2014.

Le porte-parole de l'Assemblée nationale, Abdallah Bliheq, a fait part de la présence à la cérémonie d'émissaires de l'Onu et de l'Union européenne, ainsi que celle d'ambassadeurs de pays partenaires tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Turquie, la Tunisie, le Maroc et l'Algérie.

Premier ministre de consensus

Abdelhamid Dbeibah, 61 ans, est originaire de la cité portuaire de Misrata. Il a été désigné Premier ministre par intérim le 5 février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève sous l'égide de l'Onu.

Un Conseil présidentiel de trois membres a aussi été mis en place.

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La prestation de serment intervient quelques jours après que le gouvernement d'unité nationale a reçu l'approbation, mercredi (10.03.2021), du parlement lors d'un vote de confiance jugé "historique".

C'est ce gouvernement qui va conduire le pays aux élections prévues le 24 décembre prochain, date à laquelle sa mission devrait prendre théoriquement fin.

Une mission de réconciliation nationale

S'exprimant sur la composition du gouvernement, Abdelhamid Dbeibah affirme qu'il représente "tous les Libyens". L'équipe repose en effet sur un partage du pouvoir entre les différentes tribus. Il y a par exemple deux vice-Premiers ministres, 26 ministres et six ministres d'Etat.

Cinq ministères dont deux régaliens, les Affaires étrangères et la Justice, ont été attribués à des femmes, une première pour ce pays de près de sept millions d'habitants.

L'entrée en fonction du nouveau gouvernement est aussi la concrétisation d'une avancée politique sans précédent depuis 2014.

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Le nouveau dirigeant n'a pas attendu la cérémonie d'investiture pour prendre ses marques. Il a tenu samedi (13.03.2021) une réunion à la primature à Tripoli et a inauguré une conférence nationale sur la lutte contre la pandémie de Covid-19, promettant de remédier à une mauvaise gestion de la crise sanitaire.

Le même jour, le Premier ministre a ordonné aux sociétés d'investissement et autres institutions financières de geler toute opération jusqu'à nouvel ordre.

La question des mercenaires

Réputé proche de la Turquie, Abdelhamid Dbeibah sera sans doute confronté à un défi majeur, celui de faire partir les 20.000 mercenaires et combattants étrangers toujours stationnés dans le pays.

Après un premier ultimatum qui n'a pas été respecté en janvier, le Conseil de sécurité de l'Onu a réclamé vendredi le retrait sans plus tarder de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye.

Ces derniers mois, la Turquie et la Russie se sont montrées sourdes aux appels à retirer leurs combattants.