Le nouveau visage de l'Amérique
20 janvier 2009« Un jour de folie », l'«icône » Obama, Obama le « rénovateur ». La Tageszeitung propose même un masque Obama grandeur nature à découper pour ce jour de festivités.
Plaisanteries mises à part, ce président qui n'a pas été envoyé par Dieu, mais élu par le peuple, est un miroir de ce peuple, explique la Süddeutsche Zeitung. Longtemps les hommes blancs ont incarné la majorité américaine, mais cela a changé ces dernières années. Dans plusieurs régions, la société est devenue multiethnique et la couleur de peau y détermine certes encore l'identité mais elle ne conditionne plus le destin. Obama est le nouveau visage de l'Amérique. A savoir s'il pratiquera une politique fondamentalement différente, cela, en revanche, n'est pas certain.
Quoiqu'il en soit le contexte lui est réellement nouveau, comme le souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Militairement surmenée, les finances de l'Etat en danger, la cohésion intérieure précaire : il y a des historiens qui comparent la situation actuelle des Etats-Unis à la chute de l'empire romain. Mais si le pays devait tomber, ce serait une catastrophe pour ses partenaires. La future secrétaire d'Etat Hillary Clinton l'a bien dit : les Etats-Unis ne peuvent pas résoudre seuls les problèmes du monde, le monde ne peut pas résoudre ses problèmes sans les Etats-Unis. Exemple avec le Proche-Orient : c'est de l'Amérique qu'on attend un règlement durable du conflit.
Die Welt revient justement sur l'offensive israélienne à Gaza et sur la situation du Hamas, trois jours après l'arrêt des combats. Pour le journal, le mythe du mouvement islamiste comme pendant du Hezbollah libanais est brisé. Et une chose a été clairement montrée : c'est que si les Palestiniens veulent vivre en paix, ils devront eux-mêmes se libérer de ce fléau qu'est le Hamas.
Politique intérieure enfin. La Tageszeitung constate un paradoxe suite aux élections régionales de dimanche en Hesse, dans l'ouest de l'Allemagne. Malgré la crise que connait le rêve néolibéral, le FDP a connu un énorme succès. Et parmi les différentes explications qu'énumère le quotidien, il y a celle-ci : les électeurs préfèrent voter la sécurité que de rendre justice.