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Le panafricanisme, un concept qui mobilise

Georges Ibrahim Tounkara
19 octobre 2021

Le Parti des Peuples Africains lancé par Laurent Gbagbo relance le débat sur le panafricanisme, un concept qui reste encore une utopie.

Patrice Lumumba , une des figures du panafricanisme
Patrice Lumumba , une des figures du panafricanismeImage : picture-alliance/AP Photo

La création du PPA-CI et le discours que l'ancien président ivoirien a prononcé dimanche, à la clôture du Congrès constitutif de son nouveau parti, montre un changement de cap dans la politique de l’ex-pensionnaire de la CPI. Changement de cap qu'explique Sylvain Nguessan, analyste politique ivoirien :

"Les médias et certains ont présenté Laurent Gbagbo comme un 'ivoiritaire', un homme qui n’aime pas les étrangers même si on pourrait retrouver chez certains de ses lieutenants des éléments de discours allant dans ce sens. En adoptant cette nouvelle posture, Laurent Gbagbo entend se donner une nouvelle image, celle d’un homme qui n’a rien contre les étrangers, qui prône plutôt le rassemblement des peuples africains."

Laurent Gbagbo, nouvel avocat du panafricanismeImage : Sia Kambou/AFP/Getty Images

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"Un simpe slogan"

"Il faut que les Etats africains s’unissent !", insiste désormais Laurent Gbagbo. L'unité de l'Afrique est une préoccupation qui a guidé l'action des pères fondateurs du panafricanisme, au début du XXe siècle, dans les milieux intellectuels afro-américains et antillais. 
Mais ce panafricanisme tant rêvé est devenu aujourd'hui un simple slogan pour séduire les masses, estime l'historien camerounais Raymond Eballe :

"C’est devenu un slogan soit pour s’attirer la sympathie de leur population soit celle d’une frange de la population africaine. Cela a été le cas avec Mouammar Kadhafi, avec Alpha Condé et Idriss Déby. Aujourd’hui, c’est un concept creux à travers lequel certains Africains rêvent."

"Pour aller du Cameroun au Gabon, je dois prendre un visa", Raymond Eballe (Historien)

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Des actes plutôt que des mots

Pour Raymond Eballe, seuls les actes comptent. La réalité, dit-il, ne plaide pas en faveur des dirigeants africains :

"Nous sommes en ce moment dans la phase de construction de la zone de libre échange continental. Mais, il faut que cela commence dans les pays, que chaque ouvre ses frontières, que les hommes et les marchandises entrent et circulent librement. C’est par là que l’idéal panafricaniste commence. Mais, si pour aller simplement du Cameroun au Gabon, je dois prendre un visa, cela signifie qu’il y a encore du chemin à faire."
Un chemin panafricain que d'autres veulent construire aussi. Sur le continent, certains jeunes qui font leur début en politique, notamment le Tchadien Succès Masra et le Sénégalais Ousmane Sonko, se posent aussi aux côtés de Laurent Gbagbo comme étant les nouveaux chantres du panafricanisme.

Kwame Nkrumah, une des plus grandes figures du panafricanismeImage : Getty Images

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Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle