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Le pardon de la" Dame de fer"

Philippe Pognan13 mars 2015

La presse allemande a largement commenté la condamnation de l'ex-Première dame ivoirienne, Simone Gbagbo à 20 ans de prison pour son rôle dans les violences post-électorales qui ont fait quelque 3.000 morts en 2011.

Elfenbeinküste Simone Gbagbo
Image : picture-alliance/AP Photo/R. Blackwell

La Süddeutsche Zeitung rappelle que ses partisans dénoncent un „procès politique“ avec une condamnation deux fois plus lourde que ce que le parquet général lui-même avait requis (10 ans de prison). Il faut dire que celle qu'on surnommait "la Dame de Fer " et "Xena, la princesse guerrière" s'est fait beaucoup d'ennemis durant le mandat de Laurent Gbagbo. La Cour Pénale Internationale qui aurait voulu elle-même lui faire le procès, la considère comme l'alter ego de l'ex- président Laurent Gbagbo- actuellement écroué à la Haye à la CPI. Des années déjà avant l'élection perdue, les commandos de la mort redoutés par les opposants, étaient déjà probablement sous les ordres de la "Dame de fer"et on la rend aussi responsable de la disparition de journalistes critiques.

L'ex -couple présidentiel de Côte d'Ivoire, Laurent et Simone Gbagbo (en avril 2009)Image : Reuters/L. Gnago
Combats nocturnes à Abidjan en avril 2011Image : picture alliance/dpa


Dans la biographie de cette titulaire d'un doctorat d‘histoire, plusieurs moments peuvent expliquer en partie cette dureté de caractère: Simone Gbagbo a grandi sans sa mère, morte à sa naissance. Pendant ses études et après, Simone Gbagbo s'est engagée dans des syndicats et des groupes marxistes, a lutté pour l'introduction d'un système multipartite et avait été arrêtée à cause de cela par le régime de l'époque. En 1996, ce n'est que de justesse qu'elle a survécu à un accident de voiture, ce qui l'a poussée vers la religion et vers une secte évangélique.

En septembre 2008, un meeting à BouakéImage : Getty Images


L'éditorialiste rappelle les paroles de Simone Gbagbo avant que ne soit prononcé la sentence, paroles qui pourraient être interprétées comme une menace. L'ancienne "Dame de Fer" a accordé le pardon à ses adversaires comme au tribunal qui l'aurait traité de manière humiliante durant le procès: "Si nous ne pardonnons pas, ce pays sera la proie des flammes."

Autre thème: la lutte contre Boko Haram

L'offensive militaire commune de quatre armées africaines contre la milice terroriste nigériane semble être suivie d'effets, relève le quotidien berlinois Der Tagesspiegel. Après que Boko Haram ait étendu ses attaques à toute la région, le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun se sont mis d'accord sur une riposte militaire coordonnée. Cette offensive militaire se poursuit depuis le report de la date de l'élection présidentielle nigériane de la mi-février à fin mars. Apparemment, les troupes ont reconquis plusieurs zones dans les régions occupées par Boko Haram. Les autorités nigérianes ont du moins annoncé la libération de 36 agglomérations. C'est sans doute sous cette pression militaire que le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a prêté allégeance à "l'Etat Islamique.

Le Nigéria n'est plus seul pour lutter contre Boko Haram. Ici un véhicule de l'armée tchadienneImage : Reuters/E. Braun
Soldats camerounais à la frontière du NigériaImage : AFP/Getty Images/R. Kaze

Difficile de dire ce que ce serment de fidélité de Shekau signifie dans la pratique, selon l'éditorialiste. L'armée nigeriane y voit ,elle, un signe de faiblesse et la preuve que sa stratégie pourrait, cette fois, aboutir à la victoire finale. Mais suggère le journal, la milice terroriste peut tout aussi bien se révéler encore plus dangereuse qu'elle ne l'est déjà actuellement. Boko Haram est toujours en mesure de terroriser la population dans le nord du Nigéria. Et si Boko Haram collaborait avec la branche libyenne de l'Etat Islamique, cela aurait de fatales conséquences, pour le Niger notamment. L'armée mal équipée de ce pauvre état désertique ne compte que 12.000 hommes. Or, rappelle le Tagesspiegel, Boko Haram, à lui seul, compte plus de 15.000 combattants bien entraînés et bien équipés!"

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