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Le partenariat oriental en froid

Philippe Pognan28 novembre 2013

Un sommet de deux jours s'ouvre ce jeudi dans la capitale lituanienne. Il réunit les 28 pays de l'Union européenne et six pays de l'ex-URSS. La réunion sera dominée par le refroidissement des relations UE / Ukraine.

Six pays discutent avec l'Union européenne à Vilnius : Arménie, Azerbaïdjan, Georgie, Moldavie, Ukraine et BelarusImage : picture-alliance/dpa

La signature de l'accord d'association de l'Ukraine avec l'Union européenne, un accord fin prêt, aurait dû être l'apothéose de cette rencontre est-ouest. Longtemps, l'Ukraine a été l'enfant chéri du groupe des six participants du partenariat oriental, un forum institué à Prague en 2009. C'est Kiev qui a recu l'aide financière la plus importante de la part de l'Union européenne : environ un demi milliard d'euros, rien qu'entre 2007 et 2010; deux fois plus que ce qu'ont recu la Moldavie et trois fois plus que la Géorgie. Au cours des trois dernières années, cette aide a encore été augmentée.

Un pas en avant, trois pas en arrière

L'égérie de la Révolution orange, Ioulia Timochenko a demandé à l'UE de "libérer l'Ukraine" en signant l'accord d'associationImage : picture-alliance/dpa

En 2011, l'Ukraine a été le premier pays du partenariat oriental à engager des négociations en vue d'un accord d'association avec l'Union européenne. Cet accord prévoyait l'instauration d'une zone de libre échange commercial entre l'Ukraine et l'UE. Mais la condamnation de l'ex-Premier Ministre Julia Timochenko et des procès intentés à d'autres figures de l'opposition par le gouvernement du président Victor Ianoukovitch ont suscité de vives critiques.

En 2012, l'Union européenne décide de reporter la signature du texte. Et la semaine dernière, c'est l'Ukraine qui a gelé l'accord. Selon des sources diplomatiques européennes, Kiev aurait cédé aux pressions de Moscou. De son côté, le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a justifié cette décision par des "raisons exclusivement économiques".

Un pays écartelé entre l'UE et la Russie

L'opposition a multiplié les pressions sur les autorités à l'approche du sommet.Image : Reuters

Le Commissaire européen en charge de la politique de voisinage, Stefan Füle, se veut malgré tout optimiste. Selon lui, l'Union européenne se tient prête pour préparer la signature de l'accord d'association au cas où Kiev reprendrait le chemin d'un rapprochement avec ses voisins occidentaux. Il faut noter que la Russie, invitée au sommet de Vilnius, a décidé de ne pas s'y rendre.

En Ukraine, le revirement du gouvernement a déclenché la colère de l'opposition pro-européenne qui a manifesté à plusieurs reprises ses derniers jours à Kiev. Cela dit, les derniers sondages font état d'un pays divisé : si 39% des Ukrainiens se prononcent en faveur d'une intégration de leur pays dans l'UE, 37 % plaident pour que l'Ukraine participe à une union douanière avec la Russie et d'autres ex-républiques soviétiques.

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